Routiers : "c'est un accord irréaliste"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à

La FNTR, principale organisation patronale, dénonce l’accord signé vendredi sur la hausse des salaires et fustige le gouvernement.

Quelques heures à peine après la signature d’un accord entre les syndicats de transporteurs routiers et une organisation patronale, la TLF, la Fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR), est montée au créneau pour dénoncer le texte. "C’est un accord irréaliste, qui n’est pas compatible avec la situation économique", a lancé sur Europe 1 Jean-Paul Deneuville, délégué général de la principale organisation patronale du secteur, qui représente 12.500 entreprises.

Selon l’accord, les salariés bénéficieront prochainement d’une hausse de salaires de 3,6%. "Ça va nous coûter 400 millions d’euros, et nos entreprises ne les ont pas", a poursuivi Jean-Paul Deneuville, qui précise que les deux autres organisations patronales du secteur l’Unostra et l’Otre, rejoignent son point de vue. "Nous sommes submergés de coups de fil, devant l’incompréhension, la stupéfaction et la colère des chefs d’entreprise."

C’est surtout le rôle du gouvernement dans les négociations qui provoque la colère de la FNTR. "Il est un invité surprise dans cette affaire. Il est venu là où il n’aurait jamais dû venir, et c’est lui qui a contribué à créer cette bulle médiatique, à partir de laquelle beaucoup de choses se sont enchaînées, a asséné Jean-Paul Deneuville. Ça fait deux ans qu’on travaille sur le dossier, deux ans qu’on nous dit qu’une hausse de 4% est incompatible, n’est pas euro-compatible, ni constitutionnelle. Et en une nuit, en trois heures de temps, on fait voter un amendement au Parlement, et ça passe. C’est une bizzarerie républicaine qui mériterait d’être regardée d’un peu plus près."

Pour Jean-Paul Deneuville, les entreprises du secteur ont été sacrifiées sur l’autel de l’ordre public. Les syndicats brandissaient en effet la menace d’une grève à partir de dimanche, 21h230, qui aurait pu compromettre les achats de Noël. Ils ont levé le préavis de grève dés la signature de l’accord. "Ce n’est pas à nos entreprises de payer l’ordre public, et c’est pourtant elles qui vont l’assumer sur leur charge, regrette le délégué général de la FNTR. De plus, soyons sérieux ! Il y aurait eu des blocages ciblés, certes oui, bien sûr, mais quand on nous parlait de grand soir, c’était plus de l’agitation qu’une réalité."

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Jean-Paul Deneuville sur Europe 1 :

> Un accord a été trouvé