Rio-Paris : les recherches dans un mois

Le moteur fait partie des éléments répérés sur zone par le BEA
Le moteur fait partie des éléments répérés sur zone par le BEA © PHOTOS BEA POUR LA SECURITE DE L'AVIATION CIVILE
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avec Laure Dautriche et Martin Feneau , modifié à
Un navire adapté va être dépêché sur place pour retrouver les boîtes noires et remonter les corps.

Après l'annonce de la découverte dimanche des éléments de l'avion d'Air France, qui s'est crashé au large du Brésil le 1er juin 2009, le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) chargé de l'enquête technique se prépare à lancer une 5ème campagne de recherches. Un navire doit arriver sur la zone dans trois semaines. Plus grand que les bateaux envoyés lors des précédentes recherches, le navire dépêché sur place sera mieux équipé et surtout spécialement adapté pour remonter les corps des victimes et les pièces de l’avion de 10 tonnes.

"C’est un robot équipé de caméras et de deux bras articulés qui sont capables de découper et d’arracher et de démonter des enregistreurs", explique Alain Bouillard, chargé de l’enquête. Et de pouvoir dans un panier spécifique les remonter à la surface. A près de 4.000 mètres de profondeur, c’est commandé par des techniciens spécialisés. C’est quelque chose d’assez fantastique et d’extraordinaire".

Priorité aux boîtes noires

Le coût de l’opération est estimé à 5 millions d’euros. Elle est entièrement financée par l’Etat. Les experts préviennent qu’ils resteront autant de jours qu’il faudra sur place. La priorité sera de retrouver les boîtes noires afin de savoir ce qui s’est passé lors de l’accident.

Il s'agira ensuite de voir si on peut les lire. Rien n’est moins sûr. En plus d’avoir pu être abîmées au moment du choc, elles sont restées au fond de la mer pendant près de 2 ans.

Une nouvelle épreuve pour les familles

Sur les images du bureau d'enquêtes et d'analyses, plusieurs corps ont été repérés. Si certaines familles aimeraient que ces dépouilles restent au fond de la mer, d'autres aimeraient enterrer dignement leurs proches.

"Qu’est-ce qu’on va faire ? On n’est pas préparé à ça", souligne Corinne Soulas qui a perdu sa fille et son gendre dans le crash. "J’ai peur de tout ce qui va se passer après. J’ai peur d’avoir du mal à l’affronter. J’ai vu effectivement les photos qui ont été diffusées et je me suis écroulée. Là vous voyez quand même un fond marin avec des éléments et vous vous dites ‘ma fille est là’ ".

"On se demande comment on va réagir dans quelques semaines si on nous présente un corps", poursuit son mari Robert, vice-président de l'association des familles de victimes du vol Rio-Paris.