Rideau de fer : la Hongrie actrice du démantèlement

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La Hongrie a été, il y a 20 ans, le pays où le démantèlement du "Rideau de fer" communiste en Europe a commencé. Le 2 mai, les premiers coups de cisaille ont été donnés dans la barrière métallique, frontière réelle et idéologique entre l'Est et l'Ouest.

Avec l'arrivée au Kremlin de Mikhaïl Gorbatchev en 1985, un vent nouveau a soufflé sur l’Europe de l’Est. Les dirigeants hongrois l’ont très vite senti et on su en tirer profit. Imre Pozsgay, ministre d'Etat et chef de file des communistes réformateurs dans les années 80, a ainsi prôné dès octobre 1988 le démantèlement du grillage "de la honte", de 350 km de long, avec barbelés et système de surveillance électronique coûteux.

Un mois plus tard, en février 1989, le Bureau politique du Parti communiste hongrois, le Parti socialiste ouvrier MSZMP, prit la décision de commencer le démantèlement du "Rideau de fer", notamment aussi parce que son entretien coûtait trop cher.

Le 2 mai, les gardes-frontières hongrois donnaient donc les premiers coups de cisailles. Auparavant, ils avaient reçu pour consigne de ne pas tirer sur d'éventuels fugitifs. Le "Rideau de fer" a été refermé le lendemain mais seulement pour un mois. Le 10 septembre, le gouvernement hongrois décidait d'ouvrir les frontières définitivement, provoquant un exode de plus de 50.000 Allemands de l'est.

"La Hongrie était le maillon faible du Rideau de fer et c'est inexorablement là qu'il a cédé", selon l'historien hongrois Géza Szebeni, en rappelant notamment l'épisode révélateur du soulèvement hongrois de 1956 contre le régime soviétique qui s'était soldé par une répression sanglante de la part des troupes de Moscou.