Retraites : polémique sur leur versement

13 millions de pensions sont versées chaque mois par la Cnav
13 millions de pensions sont versées chaque mois par la Cnav © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
La CNAV affirme ne pas pouvoir avancer les versements en début de mois en raison de "lourdeurs informatiques".

La Caisse nationale d'assurance vieillesse se défausse, l'air de rien. La CNAV affirme ne pouvoir avancer le versement des retraites du 9 au 1er de chaque mois, comme le souhaite le gouvernement, pour des raisons informatiques.

"Avec la chaîne de paiement, on paie 13 millions de pensions chaque mois. Le système informatique est très lourd et c'est très compliqué de changer, ce n'est pas une date qu'on peut changer sur un tableau excel", a déclaré Pierre Mayeur, sans toutefois vouloir se prononcer sur le fond, ni l'opportunité de la mesure.

"Mettre les dépenses le 1er du mois change énormément de choses alors même que le calendrier des recettes ne bouge pas (les cotisations retraites n'étant pas versées au tout début du mois, ndlr). Cela paraît inconcevable mais c'est la réalité, nous sommes désolés que nos systèmes informatiques ne soient pas modulables comme on le souhaiterait", a-t-il ajouté.

"Je pense que la conjoncture n'est pas favorable", a dit Pierre Mayeur, précisant toutefois que les études se poursuivent. Selon le directeur de la Cnav, le coût de ce changement éventuel, pour "assurer une réelle sécurité", serait beaucoup plus élevé que "l'évaluation théorique".

"Une plaisanterie" pour Bertrand

Pourquoi ce débat autour du calendrier actuel ? Simplement parce qu'il place certains retraités, notamment ceux dont le loyer est à acquitter en début de mois, en situation difficile. 

En juin, le ministre du Travail et de la Santé, Xavier Bertrand avait donc promis que le changement des dates de versement serait "acté dans les mois qui viennent". Le 3 octobre, le ministre a indiqué suivre "chaque semaine ce dossier" et qu'il serait bouclé "le plus tôt possible".

"On m'a tout opposé, combien cela allait coûter (...) on m'a trouvé un dernier truc, l'informatique (...) Il y en a pour trois ans. Arrêtons la plaisanterie. Il y a en aura pour beaucoup moins que cela", avait insisté Xavier Bertrand sur RMC et BFM-TV.

La passe d'armes entre le ministre du Travail et de la Santé et la CNAV ne sont pas prêtes de cesser.