Régis de Camaret condamné à 10 ans de prison

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avec AFP , modifié à
JUSTICE - L'ex-entraineur de tennis, rejugé pour viols et agressions sexuelles, s'était muré dans le silence pendant tout le procès.

Sa peine a finalement été alourdie en appel. Près de 20 ans après les faits, Régis de Camaret a été condamné mardi à 10 ans de prison par la cour d'appel de Draguignan. L'ancien entraîneur de tennis était jugé pour les viols aggravés de deux anciennes pensionnaires mineures de son club de Saint-Tropez. Régis de Camaret a semblé sonné à l'énoncé du verdict. Ses nombreuses victimes se sont, elles, longuement étreintes. En novembre 2012, en première instance à Lyon, il avait été condamné à huit ans de prison.

Les larmes des parties civiles et des "prescrites". En 2005, Isabelle Demongeot, l'ancienne championne de tennis avait lancé une procédure judiciaire contre Régis de Camaret, qu'elle accusait de viols pendant près de neuf. Isabelle Demongeot était alors partie à la recherche de ses anciennes camarades et joueuses de Saint-Tropez. Une vingtaine lui avait confié avoir, elles aussi, été victimes de l'entraîneur. Mais les dépôts de plainte sont trop tard, les faits présumés étant prescrits. Seuls deux cas, plus récents, ont permis de poursuivre l'entraîneur devant la justice pour viols et tentatives de viols engagées contre Régis de Camaret.

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A l'annonce du jugement en appel, Isabelle Demongeot s'est donc exprimée au côté des deux seules parties civiles du procès, Karine et Stéphanie, qui esquissaient enfin de timides sourires."Les parties civiles et les 'prescrites' sont indissociables", a lancé la championne, ajoutant : "dix ans c'est juste. Ce verdict est apaisant". "C'est définitif", s'est réjouie Karine.

"J'ai honte et je demande pardon". Après s'être muré dans le silence pendant sept jours, Régis de Camaret s'était pour sa part exprimé au dernier jour du procès. "J'ai honte et je demande pardon, c'est tout", avait-t-il déclaré à la surprise générale. Régis De Camaret avait en effet simplement consenti à évoquer des erreurs, en étant trop familier avec des jeunes filles, qui auraient mal interprété ses gestes, disait-il.

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"Cette petite prise de conscience, on ne s'y attendait pas du tout, ça fait du bien", a affirmé Stéphanie, avant de quitter le tribunal. Isabelle Demongeot a confié, de son côté, avoir eu "le souffle coupé" en entendant ce laconique pardon. "C'est un soulagement, c'est bon quand même", a-t-elle ajouté.

Attouchements sexuels, viols à répétition, sodomie. En première instance, Régis de Camaret avait seulement demandé pardon à Stéphanie. La championne a répété durant le procès comment de Camaret lui avait "tout enlevé", en la violant durant neuf ans à partir de l'âge 13 ans. Parmi toutes ses anciennes élèves, entendues en tant que simples et aujourd'hui âgées de 37 à 50 ans, dix ont évoqué des viols ou des tentatives de viols et douze des attouchements sexuels. Leurs témoignages ont visiblement choqué les membres du jury.

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Marjolaine a raconté comment l'entraîneur l'avait sodomisée et blessée de manière bestiale à 12 ans. La fillette n'avait alors pas été prise au sérieux par ses parents. Marion a détaillé comment il lui avait imposé des attouchements sexuels dès ses 10 ans, avant de la violer à 14 ans. Elle avait été la première à déposer une plainte en 2002. Une plainte sans suite pour des faits prescrits.

"Jugez-le le moins mal possible". L'avocat général Philippe Guemas, qui avait réclamé de "12 à 15 ans de prison", a estimé que "l'appel" de l'ex-entraîneur était "assez sordide", car son prix était "la douleur des victimes" qui ont dû être "replongées dans le cauchemar".

"C'est très difficile au crépuscule de sa vie de reconnaître qu'on est un salaud", a dit Me Eric Dupond-Moretti. "Jugez-le le moins mal possible", a demandé aux jurés le ténor du barreau de Lille, sans solliciter l'acquittement. L'avocate de Karine, Me Baudoin Dubelloy, a rendu hommage à toutes les victimes prescrites qui "ont eu le courage de parler" de leurs vies brisées.

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