Réduction du nucléaire à 50%: "risque de ne pas y arriver"

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avec AFP

Le député socialiste Jean-Yves Le Déaut a indiqué mardi que "sans rupture technologique" il y avait un risque de ne pas atteindre l'objectif de réduire à 50% la part du nucléaire dans la production électrique française. "Cette réduction de 75 à 50%, combinée à une baisse de 30% des rejets de CO2, soit une réduction de 20 à 25 gigawatts des capacités de production, c'est plus d'un jour de production française, en 12 ans", a expliqué le député de la Meurthe-et-Moselle lors d'un colloque sur l'énergie organisé par l'ambassade de France à Stockholm.

"Et sans rupture technologique et sans travail, on pense au niveau du Parlement --donc on a une voix qui à la fois conforte ce que le gouvernement dit mais qui dit qu'il faut faire attention-- qu'on risque de ne pas y arriver", a-t-il ajouté. Cette conclusion était celle d'un rapport sur la transition énergétique publié en septembre par l'Office parlementaire d'évaluation scientifique et technologique, dont M. Le Déaut est membre.
"La transition énergétique ne pourra se faire que grâce à l'énergie nucléaire", a souligné le député.

"Notre avis c'est qu'il faut tout faire pour y passer, mais qu'on n'est pas sûr d'y passer si jamais il n'y a pas un certain nombre de conditions qui sont remplies", a-t-il rappelé. "On n'a que 12 ans pour réussir, et pour nous il y a des inconnues", a déclaré M. Le Déaut, citant les "économies d'énergie" à réaliser, "la montée en puissance des énergies alternatives régulièrement disponibles à prix équivalent au marché" et le soutien aux "technologies de rupture".

"Si la baisse de la consommation d'électricité, par exemple, n'était pas au rendez-vous en raison de la lenteur de la rénovation du parc immobilier, ou si des solutions de substitution à l'hydroélectricité (dont le potentiel est de toute façon déjà utilisé) n'étaient pas là, eh bien on aurait une réduction de croissance, et donc une tension sur les prix, et on n'y arriverait pas", a-t-il détaillé. L'ancienne présidente d'Areva, Anne Lauvergeon, a affirmé mardi que l'objectif du président François Hollande de réduire à 50% la part du nucléaire d'ici à 2025 n'était "pas réaliste". "Les engagements (...) seront bien évidemment respectés", a répliqué l'Élysée.