Récidive : des failles dans la loi

Un homme dénonce les contradictions de la loi sur les remises en liberté de criminels potentiellement récidivistes.
Un homme dénonce les contradictions de la loi sur les remises en liberté de criminels potentiellement récidivistes. © MAXPPP
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avec Fabienne Le Moal , modifié à
INFO E1 - La famille d'une victime dénonce ces failles dans une lettre envoyée au chef de l'Etat.

Gérard Roudil ne décolère pas. Il y a vingt ans, sa femme était brûlée vive par un homme qui demande aujourd’hui sa libération conditionnelle. L’homme redoute que ce condamné à perpétuité ne sorte de prison sans présenter toutes les garanties pour sa dangerosité potentielle, alors même que depuis l’affaire Laëtitia, le gouvernement multiplie les annonces pour une meilleure application des lois pour éviter la récidive.

"On n’est pas dans une optique de vengeance, mais de crainte de sa sortie, et qu’il récidive", assure-t-il sur Europe 1. "Les avis des experts psychiatres sont contradictoires, et pourtant le tribunal peut tout à fait prononcer une semi-liberté sans cet avis de la commission."

Gérard Roudil regrette surtout que l’avis d’une commissions spéciale, pourtant obligatoire depuis la loi sur les criminels dangereux de 2009, ne soit pas pris en compte. Car ce qu’il a découvert, c’est que la commission n’a pas rendu son avis dans un délai de six mois. Et qu’un autre texte dit que le tribunal peut s’en passer pour décider de cette remise en liberté.

Une contradiction dénoncée au chef de l'Etat

Cette situation est une aberration, pour son avocat, Stéphane Maître. "Notre position à nous, c’est de contester cette contradiction qui consiste à faire une loi qui prévoit un garde-fou et à défaire cette loi, probablement pour des raisons d’engorgement de la commission, peut-être", explique-t-il. "On a le temps d’attendre que les commissions compétentes se prononcent s’agissant d’un condamné à perpétuité." Cette contradiction a été dénoncée dans une lettre envoyée au président Nicolas Sarkozy.

La Chancellerie a répondu que cette disposition permettait de rendre des décisions dans un délai raisonnable. Et que le tribunal peut toujours décider d’attendre.