Recalée car elle sentait la cigarette

"Quelqu’un qui vit mal, s’il sent de la bouche, il n’aura pas le boulot ?"
"Quelqu’un qui vit mal, s’il sent de la bouche, il n’aura pas le boulot ?" © MAXPPP
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avec François Coulon, correspondant dans l'Ouest, et AFP , modifié à
TEMOIGNAGE - S’étant vue refuser un poste, cette psy réclame 1000€ de dommages et intérêts.

"L’entretien s’est très bien passé. Je rentre chez moi. Ce que je trouve sur l’e-mail, c’est que je n’avais pas le poste parce que je sentais le tabac". Une idée insupportable pour cette psychothérapeute recalée à un entretien d’embauche et qui a décidé de porter plainte, une première en France pour de telles raisons. L’affaire a été jugée devant le tribunal de Châteauroux mercredi. La fumeuse a finalement été déboutée.

"S’il sent de la bouche, il n’aura pas le boulot ?"

Choquée, la plaignante ne se remet pas de cette affaire : "je me suis sentie en colère".

"Je me suis sentie bafouée, humiliée", a-t-elle confié :

La psychothérapeute estime "qu’il y a, au fond de chaque individu, une liberté fondamentale d’être et de sentir ce qu’il a envie de sentir. C’est quelque chose qui peut être très dangereux pour plein de gens de ne pas avoir d’emploi pour une raison ou une autre qui soit aussi stupide. De dire à quelqu’un : ‘vous n’avez pas l’emploi parce que vous êtes trop brun, parce que vous êtes trop noir, parce que vous êtes trop jaune’, ça m’a fait mal aux tripes".  

"Au niveau d’une odeur, quelqu’un qui vit mal, qui n’a pas les moyens de se laver facilement mais qui cherche quand même un travail, s’il sent des pieds ou s’il sent de la bouche parce qu’il n’a pas pu s’acheter un chewing-gum, il n’aura pas le boulot ? Je trouve ça tellement nul, c’est grave", s'insurge la psychothérapeute. 

Son avocat a plaidé la discrimination à l'embauche pour odeur et réclamé 1.000 euros de dommages et intérêts pour préjudice moral.