Racisme à la gendarmerie

  • Copié
, modifié à
Six gendarmes d’origine africaine, en poste dans les Yvelines, accusent leurs supérieurs de racisme et de discrimination.

Six militaires de la gendarmerie mobile de Versailles-Satory, dans les Yvelines, ont alerté vendredi midi la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde) sur des faits de racisme et de discrimination dont ils sont, selon eux, régulièrement la cible de la part de leur hiérarchie.

Selon leparisien.fr, qui dévoile l’affaire, les six hommes d’origines maghrébine et africaine réclament dans leur courrier l’ouverture d’une enquête, bravant ainsi la menace de "représailles" disciplinaires, selon leurs propres termes.

Les plaignants affirment être régulièrement l’objet d’insultes, comme "bougnoule" ou "nègre", mais aussi d’humiliations publiques. Leparisien.fr cite l’exemple d’une cérémonie publique au cours de laquelle l’un des officiers aurait trempé dans un verre de bière des galons, avant de les mettre dans la bouche de deux gendarmes de confessions musulmane, une religion qui interdit la consommation d’alcool. Pour finir, les six gendarmes affirment recevoir des notations administratives moins bonnes que celles des nouvelles recrues.

La direction générale de la gendarmerie a réagi vendredi soir par le biais d’un communiqué, dans lequel elle "confirme qu'un jeune militaire s'est plaint en début d'année de propos discriminatoires de la part de son responsable hiérarchique." Après enquête, "ce responsable hiérarchique a fait l'objet d'une sanction disciplinaire sévère au mois de juillet 2009. Une telle attitude est en effet inadmissible et tout à fait contraire aux valeurs qu'entend promouvoir la gendarmerie nationale."

Cette affaire de racisme présumée survient quelques mois après une autre affaire du même type, qui a éclaboussé la police, cette fois. Le Conseil d’Etat avait annulé en avril 2009 les résultats du concours interne 2007 de recrutement des officiers, au motif qu’un candidat avait été victime de discrimination raciale. Parvenu à la dernière épreuve orale, Abdeljalel El Haddioui avait dû répondre à des questions déplacés comme "Votre femme porte-t-elle le voile?, Faites-vous le ramadan? Votre avis sur la corruption des fonctionnaires de police marocains?, Vous ne trouvez pas bizarre ce gouvernement de la France avec des ministres arabes et un président à moitié hongrois?". Troublé, l’homme avait été recalé.