Qui accouche sous X ?

600 à 700 femmes accouchent sous X chaque année.
600 à 700 femmes accouchent sous X chaque année.
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avec agences
Loin des stéréotypes, les femmes accouchant dans le secret ont des profils variés.

Elles sont 600 à 700 chaque année à choisir d'accoucher sous X. D'après une étude inédite publiée mercredi, l'Institut national d'études démographiques dévoile que ces femmes ont des profils bien plus divers qu'on pourrait le penser. Principal enseignement : elles ne sont en effet pas toutes jeunes : leur âge moyen est 26 ans et elles sont un tiers à avoir plus de 30 ans.

"On pouvait s'attendre à ce que la diminution continue du nombre d'accouchements secrets depuis la fin des années 1960 se soit accompagnée d'une sélection des femmes qui y ont encore recours, et à une plus grande ressemblance de leurs caractéristiques. Force est de constater qu'elles n'ont pas 'un' profil spécifique", s'étonne l'auteur de l'étude, qui a passé au crible les informations sur 835 accouchements secrets entre juillet 2007 et juin 2009.

Découverte tardive de la grossesse

Pour la plupart, les femmes qui accouchent sous X vivent seules et sans enfant. Mais contrairement aux idées reçues, un quart d'entre elles sont des femmes indépendantes financièrement. Les trois quarts restant sont étudiantes, chômeuses ou inactives.

La première raison invoquée pour décider d'accoucher sous X est l'absence, ou le désaccord du partenaire, cité par 43% des femmes, rapporte Le Quotidien du Médecin. Suivent ensuite les problèmes financiers, le jeune âge et la crainte d'un rejet par la famille. Autre raison possible, difficile à quantifier mais souvent citée par les médecins : des traumatismes anciens ou récents, attestés par une découverte tardive de la grossesse. Un tiers des femmes ne découvrent ainsi qu'elles sont enceintes qu'au troisième trimestre.

Informations d'identification

14% des femmes reprennent l'enfant auquel elles ont donné la vie dans le délai légal de deux mois après la naissance. Le plus souvent, il s'agit de celles qui ont "dû se séparer de l'enfant sous la pression de contraintes familiales ou économiques". Les femmes indépendantes financièrement ou vivant en couple ont moins tendance à revenir sur leur décision.

L'étude se penche aussi sur les informations laissées par ces femmes. 47% d'entre elles ne laissent derrière elle aucun renseignement permettant de les identifier. 29% choisissent de laisser dans le dossier de l'enfant un "pli fermé qui, si plusieurs conditions sont remplies, permettra à l'enfant de connaître son identité".