Quelles suites pour la Scientologie ?

Pour ses détracteurs, la condamnation de l'Eglise de Scientologie est un premier pas vers sa dissolution.
Pour ses détracteurs, la condamnation de l'Eglise de Scientologie est un premier pas vers sa dissolution. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Certains voient dans sa condamnation une étape vers sa dissolution. Ses adeptes sont déterminés.

C’est l’optimisme qui prédomine dans les rangs des adversaires de l’Eglise de Scientologie. L’organisation, reconnue comme une secte en France, a été condamnée en appel à une amende totale de 600.000 euros jeudi à Paris, pour "escroquerie en bande organisée". Pour ses détracteurs, cette décision marque tout bonnement la première étape vers une disparition de la Scientologie en France. "Je pense que nous sommes au début d'autres décisions marquantes contre la Scientologie, qui pourraient entraîner une interdiction, voire une dissolution", a assuré Me Olivier Morice, avocat de l'association de lutte contre les dérives sectaires (Unafdi).

"Ses jours sont comptés"

Même optimisme du côté de la Miviludes, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. "En France, on peut considérer que la Scientologie, qui n'a d'église que le nom, a ses jours comptés", a affirmé son président Georges Fenech. "En cas de prochaine condamnation, elle encourt quasi-automatiquement la dissolution. La Scientologie se voit menacée à court terme dans son existence. Cette condamnation est une décision importante au regard des nombreuses victimes de cette organisation sectaire, dont le but lucratif ne fait plus aucun doute", s'est-il félicité.

Le président de la Miviludes sait toutefois que la patience reste de mise. "L’Eglise de Scientologie connaît bien les méthodes procédurières et dispose de moyens financiers importants", a prévenu Georges Fenech. "Il faut s'attendre à une action internationale devant toutes les instances européennes et mondiales, ce qui ne changera pas le point de vue de la France", a-t-il assuré.

Manifestation et procédures

Effectivement, les adeptes et leaders du mouvement sectaire ne sont pas prêts à désarmer. Des dizaines de scientologues se sont d’ailleurs rassemblés à la mi-journée devant le Palais de Justice de Paris. "Pas de discrimination pour les scientologues", scandaient les participants, en tapant sur des tambours. Les adeptes arboraient des pancartes proclamant "J'ai droit à ma religion", "Non à un procès en hérésie", "Non à une justice sous influence".

Mais c’est surtout sur le terrain judiciaire que l’organisation compte lutter. "L’Association Spirituelle de l’Eglise de Scientologie-Celebrity Centre considère que la décision rendue est totalement faussée et inéquitable, car elle est le résultat d’une sorte de procès fantôme, où de nombreuses irrégularités et violations des droits fondamentaux des scientologues se sont succédé", a-t-elle indiqué dans un communiqué. "Elle annonce qu’elle se pourvoit immédiatement en cassation contre l’arrêt de la Cour d’Appel", a-t-elle ajouté.

D’autres recours, vers des juridictions internationales, telle que la Cour européenne des Droits de l’Homme, resteront encore possibles après l’arrêt de la Cour de cassation. Le marathon judiciaire des opposants à la Scientologie est donc loin d’être terminé