Quelle sécurité pour les centrales nucléaires?

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avec Guillaume Biet , modifié à
Après l'incident de Tricastin, zoom sur la protection des sites, assurée par la gendarmerie.

La sécurité des centrales nucléaires françaises est-elle défaillante ? La question est posée après l'action de 29 militants Greenpeace qui ont pénétré lundi matin dans le complexe nucléaire de Tricastin, dans la Drôme. Juste après leur interpellation, François Hollande a répété toute sa confiance dans le niveau de sécurité du nucléaire en France. Europe 1 fait le point sur les dispositifs mis en place pour éviter toute introduction sur ces sites hautement surveillés.

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Des gendarmes volontaires... C'est la gendarmerie nationale qui est officiellement chargée en France de la protection des centrales nucléaires. Les PSPG - pour "pelotons spécialisés de protection de la gendarmerie" - ont été créés à la suite d'une convention signée en février 2009 entre la gendarmerie et l'exploitant EDF. Les gestionnaire du réseau électrique français finance par ailleurs intégralement ces unités qui comptent une trentaine de membres, tous volontaires.

... Formés par le GIGN. Au total, 760 homme et femmes sont mobilisés sur dix-neuf centres nucléaires de production d'électricité différents, dont celui de Tricastin mais aussi de Flamanville, de Chooz ou encore celui de Nogent-sur-Seine et Cruas, où des militants de Greenpeace s'étaient déjà introduits en décembre 2011. Les 37 militaires dépêchés dans chaque centrale ont tous été formés par le Groupement d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN). Leur mission est de lutter contre les "intrusions et les actes de malveillance", d'assurer une surveillance des centrales et de ses abords. Ils patrouillent donc les abords des sites 24 heures sur 24.

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Les moyens de sécurité renforcés en 2011. Ces groupes "assurent une présence permanente au sein de ces sites et interviennent immédiatement en cas d'événements, comme cela a été le cas" à Tricastin, selon l'Intérieur. Formées aux risques toxiques et nucléaires, les unités des PSPG sont basées à l'intérieur des implantations nucléaires et dotées d'importants moyens matériels. Des caméras, des clôtures, des systèmes d'alarme sonores et des équipes cynophiles devaient être mises en place à la suite de l'action de Greenpeace en 2001. Pour leur part, les gendarmes ont été équipés de pistolets à impulsion électrique pour "gérer les problèmes d'intrusion non terroriste sur un site nucléaire", rapporte Le Figaro.

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© Greenpeace

Le site bunkérisé d'action militante. En pratique, dès que quelqu'un s'introduit sur le site, l'alarme se déclenche et la procédure de sécurité se met en place. Le site est bunkérisé et tous les accès aux salles de commande et aux bâtiments réacteurs sont bloqués. Les gendarmes interviennent également avec l'aide des caméras de vidéosurveillances pour évaluer la nature de l'événement. Les PSPG forment donc le premier niveau de protection des centrales, le groupement de gendarmerie du département pouvant leur apporter leur appui dans un second temps. En dernier ressort, c'est le GIGN qui intervient, l'équipe d'alerte d'une trentaine d'hommes devant pouvoir se déployer sur un site attaqué en moins de deux heures avec des hélicoptères positionnés à Villacoublay, dans les Yvelines.

Pas de menace réelle au Tricastin. Lundi matin, comme les fois précédentes, il s'agissait de militants pacifistes de Greenpeace, qui ont revendiqué leur action. Donc, pas de menace réelle sur la sureté des installations nucléaires. C'est pourquoi les gendarmes ont préféré intervenir en douceur. Pendant ce temps, les militants ont pu progresser sur le site avant d'être interpellés, mais ils sont toutefois restés sous surveillance. En cas de doute, si la menace devenait sérieuse, la situation pourrait être bien plus grave : les gendarmes ont en effet le droit d'ouvrir le feu. C'est ce qu'on appelle la réponse proportionnée à la menace. Le gouvernement a fait savoir qu'il comptait durcir les sanctions pénales en cas d'intrusion sur un site nucléaire.