Quel délai pour passer le permis ?

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avec François Coulon , modifié à
- Le gouvernement lance une enquête sur le temps d’attente pour passer le permis de conduire.

Il faut être patient pour obtenir le petit papier rose. En région parisienne, mais aussi dans des départements jusque-là sans problèmes, le temps d’attente pour passer devant l’examinateur est de plus en plus long. Passer son permis est devenu, dans certaines auto-écoles, un long parcours du combattant.

Pour connaître l’état exact de la situation, des questionnaires vont être envoyés par le ministère de l'Equipement dans huit départements pour tenter de calculer de temps moyen d’attente pour passer le permis de conduire. Ainsi, les départements du Gard, du Rhône, de la Seine-et-Marne, de la Seine-Saint-Denis, de la Somme, de l’Yonne, de l’Indre, et du Lot-et-Garonne, seront les premiers à répondre à cette enquête. Une première en matière de données officielles, car aucun chiffrage précis n’a jamais été fait sur ces délais.

Pas d’examen, pas de paiement

Dans certaines auto-écoles, la situation est devenue très critique. C’est le cas en Mayenne. A l’auto-école Outin de Laval, quatre-vingt candidats attendent de passer le permis pour trente places disponibles. "On en est à six mois d’attente entre deux passages. En douze ans de métier je n’ai jamais vu ça", confie le directeur de l’auto-école Jean-Philippe Etienne.

Certaines auto-écoles en font directement les frais. "Certains établissements vont fermer leurs portes parce que lorsque vous formez les gens mais que vous ne pouvez pas assurer l’examen, les élèves ne règlent pas la formation", explique-t-il.

Sur la route sans permis

Et les candidats et leurs parents peuvent parfois devenir violents. Malika, monitrice d’auto-école en a fait l’expérience. "On peut avoir le bureau sur la tête. Cela fait 18 ans que je suis moniteur, je n’ai jamais vu ça", observe-t-elle. "Il y a une maman d’élève qui est entrée très en colère et qui a tapé du poing sur le bureau. Le papa a suivi derrière et on s’est fait insulter", raconte-t-elle.

Les moniteurs craignent maintenant que les élèves désabusés ne finissent par prendre la route sans avoir passé le permis. Les résultats de l’enquête seront connus à la mi-novembre.