Quand monsieur le maire joue les juges

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Hélène Favier , modifié à
A Hautmont, des adolescents ont dû effectuer des travaux d’intérêt général.

L’affaire s’est réglée sans juge, ni tribunal. A Hautmont, dans le Nord, après des dégradations, sept adolescents ont d’abord été convoqués avec leurs parents à la mairie et se sont ensuite vu proposer des travaux d’intérêt général, pour "payer leur dette" à la commune, révèle jeudi la Voix du Nord.

Des dégradations de poubelles

Les jeunes ont notamment reconnu avoir dégradé des poubelles de la commune et cassé des fenêtres de la bibliothèque municipale.

Pour rembourser ces dégradations dépassant le millier d’euros, le maire Joël Wilmotte leur a donc proposé des travaux de peinture ou de menuiserie. Les adolescents ont accepté et signé un protocole.

"L'initiative est illégale"

Mais - même si "sur le fond, l'idée n'est pas mauvaise" -, "l'initiative est illégale", assène Bernard Beffy, le procureur de la République d'Avesnes-sur-Helpe. Le maire l’avait tenu informé de sa démarche.

"Ce travail, disons d'intérêt général, c'est une peine et une peine ne peut pas être infligée par un maire mais uniquement par une juridiction compétente. Sinon ce serait la porte ouverte à tous les abus", insiste-t-il. Pour le procureur, il n’y a donc aucune raison de "cautionner une démarche hors la loi".

Dommage rétorque Joël Wilmotte. Ce "procédé nous a d'abord permis d'entrer dans des familles et de prendre connaissance de situations familiales parfois difficiles. Mais surtout pour ces jeunes au boulot, nous avons eu des remontées positives. Beaucoup se sont investi", explique le maire dans les colonnes de la Voix du Nord.