Quand les détenus se vengent des matons

Près de 200 téléphones ont été saisis aux Baumettes depuis le début de l'année
Près de 200 téléphones ont été saisis aux Baumettes depuis le début de l'année © MAXPPP
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avec Nathalie Chevance à Marseille , modifié à
Aux Baumettes à Marseille, des surveillants sont victimes de représailles.

Menaces verbales, pneus crevés, voitures incendiées... Depuis quelques temps, les surveillants de la prison des Baumettes, à Marseille, sont victimes de représailles de la part des proches des détenus. La raison : ils font simplement leur travail et confisquent les portables des détenus.

Des complices à l’extérieur

Les prisonniers n'hésitent plus à se renseigner sur celui ou celle qui les empêchent de mener leurs trafics. Nom, adresse et plaque d'immatriculation des surveillants que les détenus ont dans le collimateur sont transmis à des complices à l'extérieur de la prison. Ils sont ensuite chargés d'intimider les matons trop consciencieux.

Seule motivation des détenus : imposer la loi du plus fort dans la prison. Une jeune surveillante de 24 ans a fait les frais de ces représailles. Sa voiture a récemment brûlé devant les Baumettes. Pour elle, il est clair que les prisonniers ont voulu l'impressionner. "Ils savent tout, ils ont des portables en cellule et des copains dehors", dit-elle.

"Ils font ça par vengeance" :

Les détenus reprochent avant tout aux surveillants de leur confisquer leurs téléphones portables. D'après le quotidien La Provence, près de 200 téléphones ont été saisis aux Baumettes depuis le début de l'année. Des appareils faciles à faire rentrer dans l'enceinte de la prison et qui peuvent rapporter gros à leur détenteur.