Prothèses PIP : l’ANSM mise en cause

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L’Agence du médicament aurait tardé à demander le retrait du marché des implants, selon un rapport.

Les conséquences du scandale des prothèses PIP aurait-elle pu être moindres ? Oui, à en croire un rapport confidentiel interne à l’Agence nationale de sécurité du médicaments, rendu public mardi par le site Mediapart. Il révèle que l’ANSM, qui s’appelait alors l’Affsaps, était en possession d’éléments suffisants pour procéder "dès 2007 et au plus tard en 2008" à l’interdiction de la vente du gel utilisée pour la fabrication des prothèses PIP. Une interdiction qui ne surviendra finalement qu’en 2010.

De même, après avoir suspendu la commercialisation des implants PIP en mars 2010, l’Affaps aurait dû, selon ce rapport confidentiel, recommander dès cette époque l’explantation préventive des prothèses et non pas attendre décembre 2011.  Selon le document interne, rédigé par un expert de l’agence en 2012, l’Affsaps aurait ainsi pu empêcher d’implanter entre "entre 12.891 et 20.933 unités (au minimum entre 6.445 et 10.466 femmes), soit un tiers des porteuses des implants PIP", indique Mediapart.

"La décision de retarder l’explantation des femmes porteuses d’implants PIP (d’une durée) estimée à un ou deux ans a comme conséquence une exposition supplémentaire qui aurait pu être évitée, car compte tenu de l’absence de données toxicologiques, le doute aurait dû profiter aux patientes", poursuit le rapport.