Procès Paris Opéra : une dernière audience difficile à supporter

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Noémie Schulz avec Benjamin Harroch , modifié à
Deux vidéos du drame ont été projetées, provoquant la sortie de plusieurs victimes, choquées. 

Le procès de l'incendie de l'hôtel Paris Opéra, qui a causé la mort de 24 personnes dont 11 enfants en avril 2005, se termine vendredi sur les réquisitions du procureur et les plaidoiries. Quatre personnes sont jugées : les deux gérants, leur fils, qui était veilleur de nuit, et sa compagne, accusée d'avoir mis le feu à des vêtements après une dispute avec son ami. Avant le réquisitoire, attendu dans la journée, Europe1.fr fait le bilan de ces dix jours d’audience.

Un enfant qui tombe. Incontestablement, le moment le plus fort de ce procès a été la projection jeudi de deux vidéos filmées par les pompiers et les policiers pendant le drame. Près d'une heure, pendant laquelle on voit très clairement ce qui s'est passé cette nuit d'avril 2005. Ce qui frappe d'abord, ce sont les cris, puis la fumée, noire, opaque, qui s'échappe de toutes les fenêtres de cet hôtel de 6 étages. Enfin, on aperçoit les silhouettes, des bras qui se tendent, et même le corps d'un enfant qui tombe.

"Tout le monde a pleuré". Dans la salle d'audience, des sanglots viennent rompre un silence pesant. Plusieurs victimes sortent avant la fin de la vidéo. Comme ces deux hommes qui ont perdu plusieurs membres de leur famille. "C’est dur à regarder. Tout le monde a pleuré. Même le juge. C’est insupportable de voir ces images", confient-ils.

Une aide psychologique pendant le procès. Tout au long de ces 10 jours de procès, deux psychologues de l'association Paris aide aux victimes se sont relayées auprès des rescapés. A l'extérieur de la salle d'audience, un espace d'écoute a été aménagé par Marie-Line. "Je pense que c’est trop dur de regarder ce genre de choses, estime-t-elle. Mais pour certaines personnes, c’est nécessaire." En effet, plusieurs victimes ont expliqué qu'elles avaient eu besoin de voir ce film, pour vérifier, images à l'appui, qu'elles n'auraient rien pu faire d'autre cette nuit-là, pour sauver leurs proches.

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