Procès Chirac : 5 "emplois fictifs" à la loupe

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Marie-Laure Combes, en direct du tribunal correctionnel de Paris , modifié à
Europe1.fr vous a fait vivre la troisième journée du procès des emplois fictifs de la mairie de Paris.

Pour le troisième jour d'audience, le tribunal a entendu cinq personnes soupçonnés d'avoir signé des contrats de chargés de mission litigieux mais qui n'ont pas été poursuivis par la justice. Mardi, deux anciens chefs de cabinet de Jacques Chirac ont minimisé leur rôle dans l'affaire en se décrivant comme de simples exécutants.

17h58 : Le président lève la séance. Les débats reprendront jeudi à 13h30.

17h46 : Le président du tribunal évoque des cas d'emplois présumés fictifs qui sont prescrits.

17h01 : Pierre Figeac est à la barre. Le témoin revient sur la création de l'association internationale des maires francophones (AIMF) en 1979, dont il a été secrétaire général. "Au début nous étions 15, puis peu après 50. Aujourd'hui, il y a 300 membres", indique Pierre Figeac. "Puis on a fait appel à moi pour m'occuper d'un certain nombre de projets de coopération bilatérale", explique-t-il. Pendant une vingtaine de mois (de 1992 à 1994), "j'ai eu une double casquette - de chargé de mission à la Ville de Paris et de secrétaire générale de l'association", raconte Pierre Figeac.

"Il m'a semblé normal que je perçoive une rémunération complémentaire pour le travail que j'effectuais pour la Ville de Paris, puisque ces accords bilatéraux bénéficiaient à la mairie de Paris et pas à l'AIMF", ajoute Pierre Figeac.

16h48 : Le tribunal examine maintenant les contrats de chargés de mission, payés par la Ville de Paris mais employés par des associations. L'enquête a relevé une vingtaine de contrats qui concerne 18 associations, précise le juge Pauthe. Le tribunal revient sur le contrat de Pierre Figeac, secrétaire général de l'Association des maires francophones. "Le juge d'instruction a estimé que l'action de Pierre Figeac ne servait pas les intérêts de la Ville de Paris et il aurait dû être rémunéré par l'association", indique le juge Pauthe.

16h18 : L'audience est suspendue 15 minutes. Elle reprendra avec l'examen du cas de Pierre Figeac.

16h05 : Le tribunal examine le contrat de Michel Palau, établi en 1982 - "l'un des plus anciens", fait remarquer le juge Pauthe - et affecté à Claude Labbé, député de Meudon. Michel Palau avait démissionné en 1995 après de nombreuses absences dues à son état de santé.

15h35 : Babacar Diop est appelé à la barre. Il ne se souvient pas avoir rencontré Michel Roussin, ce que confirme l'ancien directeur de cabinet, qui a signé son contrat d'engagement. "Comment expliquez-vous les liens entre M. Péricard et la Ville de Paris ?", demande pour la troisième fois le juge Pauthe.

15h31 : "Si vous aviez su tout cela, auriez-vous signé Monsieur Roussin ?", demande le juge Pauthe. "Non, je ne signe pas. Mais c'est une construction intellectuelle, c'est une hypothèse", répond l'ancien directeur de cabinet.

15h21 : Le tribunal poursuit avec l'examen des chargés de mission affectés à des élus d'autres communes. Le premier contrat est celui de Babacar Diop, engagé en 1991, et mis à disposition de Michel Péricard, ancien maire de Saint-Germain-en-Laye et député des Yvelines, puis affecté au cabinet d'un membre du gouvernement, "tout en étant rémunéré par la Ville de Paris", rappelle le président du tribunal. Le contrat a été signé par Michel Roussin.

15h15 : Me Kiejman fait remarquer qu'Annie Demichel, "ancienne khâgneuse et manifestement cultivée", avait sans aucun doute lu les livres puisqu'elle avait cité de mémoire nombre de titres.

15h07 : "Les fiches existaient, je peux en attester", assure Rémy Chardon, ancien directeur de cabinet de Jacques Chirac. "Il y avait des piles de livres que recevait le maire et des fiches étaient posées avec. Je sais que Jacques Chirac lisait ces fiches", dit-il encore.

14h55 : Le tribunal examine maintenant le contrat d'Annie Demichel. Embauchée en 1993, elle rédigeait des synthèses de tous les livres que recevait Jacques Chirac. Son travail a continué après 1995 auprès de l'Elysée, lorsque Jacques Chirac a été élu président, tout en étant payée par la mairie de Paris.

14h45 : "Avez-vous souvenir que Jacques Chirac soit intervenu ensuite pour que votre contrat soit maintenu ou prolongé ?", demande Me Kiejman. "Non", répond Jean-Marie Roche. "Vous avez démissionné le 15 mai 1995, quand Jacques Chirac a été élu président. Vous avez même rendu votre demi mois de salaire que vous avez perçu en trop. Cela veut-il dire que puisque Jacques Chirac n'était plus maire de Paris, les Corréziens n'avaient plus de raison de s'adresser au nouveau maire de Paris ?", reprend Me Kiejman.

14h38 : 'J'ai le sentiment d'avoir aidé Jacques Chirac à apporter un plus aux Parisiens. En ce sens, je pense avoir travaillé pour la mairie de Paris", indique Jean-Marie Roche.

14h34 : "Pour moi, un emploi fictif, c'était un emploi où on était payé à ne rien faire", dit Jean-Marie Roche, alors qu'une juge assesseur lui fait une remarque à propos d'une interview qu'il avait donnée au Canard enchaîné. "Aujourd'hui, j'ai mieux compris ce qui est derrière ce terme", ajoute-t-il.

14h26 : "Monsieur Chirac est-il intervenu dans votre recrutement ?", demande le juge Pauthe. "Monsieur Chirac n'est jamais venu me voir directement", répond Jean-Marie Roche.

14h05 : "C'est difficile de dire aujourd'hui, ce que l'on pensait il y a vingt ans", répond Jean-Marie Roche, au président qui lui demande s'il faisait un lien entre son travail et la mairie de Paris, puisqu'il travaillait en Corrèze.

"Étiez-vous le deuxième attaché parlementaire dont parle Jacques Chirac ?", demande le juge Pauthe. "On ne m'a jamais donné ce titre", répond Jean-Marie Roche. Pourtant dans certaines de ses déclarations de revenus, "vous vous définissez comme attaché parlementaire", lui fait remarquer le président. "C'était une erreur de ma part", se défend Jean-Marie Roche.

13h55 : Jean-Marie Roche est à la barre. "J'ai travaillé pendant cinq ans comme chargé de mission pour Jacques Chirac. C'était un intermède dans une carrière consacrée au monde agricole et rural. J'ai apporté mes connaissances de ce milieu", explique-t-il. "Mon travail consistait à recevoir les personnes qui souhaitaient s'adresser à Jacques Chirac. Il fallait faire le distinguo entre ceux qui s'adressaient au maire, au député, à l'ancien Premier ministre...", ajoute Jean-Marie Roche. "Ma mission s'est terminée avec la fin de son mandat de maire de paris quand il a été élu président de la République", ajoute-t-il.

En réponse à une question du président du tribunal, Jean-Marie Roche précise qu'il n'a pas postulé à ce poste mais a été approché par des collaborateurs de Jacques Chirac. Il a ensuite travaillé à la permanence électorale de Jacques Chirac à Ussel en Corrèze. Dominique Pauthe indique que Jean-Marie Roche a touché un million de francs (150.000 euros) au cours de ces cinq années..

13h53 : Pendant que les gendarmes vont chercher Jean-Marie Roche, Me Veil, l'avocat de Jacques Chirac, apporte au président la photocopie du chèque de règlement du protocole d'accord entre Jacques Chirac et la Ville de Paris, demandée lundi par le tribunal.

13H40 : Le tribunal examine d'abord le contrat de Jean-Marie Roche. Ce Corrézien a été embauché en 1990 et a passé cinq ans au service de Jacques Chirac, au sein de "la cellule corrézienne" - le nom donné à l'ensemble des chargés de mission embauchés car ils étaient originaires de Corrèze ou y travaillaient.

13h35 : L'audience reprend. La journée sera consacrée à l'examen de quatre contrats pour lesquels Jacques Chirac est poursuivi comme auteur principal. L'ancien maire de Paris est poursuivi  "comme auteur, concepteur et bénéficiaire du dispositif de recrutement des chargés de mission", rappelle le président du tribunal, Dominique Pauthe.

13h20 : Anh Dao Traxel, la fille adoptive de Jacques Chirac, est présente à l'audience. "Jacques Chirac a servi la France toute sa vie. Sa santé se dégrade jour après jour. Il faut respecter sa famille", a-t-elle dit avant d'entrer dans la salle d'audience. Elle a estimé qu'il était "indigne de juger un ancien président, surtout 20 ans après les faits. Ça ne donne pas une bonne image de la France", a-t-elle dit.

13h15 : Peu de monde devant la salle. Les journalistes sont de moins en moins nombreux à attendre devant la salle d'audience. Pas de caméras de télévision et peu de photographes. L'ancien directeur de cabinet de Jacques Chirac, Michel Roussin, entendu mardi, est lui arrivé très en avance.

> La deuxième journée d'audience au procès Chirac minute par minute