Procès Bissonnet : perpétuité requise

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avec Marie Peyraube et agences , modifié à
La prison à perpétuité est requise contre Bissonnet. Ses co-accusés encourent de lourdes peines.

La réclusion criminelle à perpétuité a été requise mardi soir contre Jean-Michel Bissonnet, soupçonné d’avoir commandité le meurtre de sa femme Bernadette en mars 2008. Fait rarissime, le principal accusé n'était pas présent à l'énoncé du réquisitoire, celui-ci ayant décidé de ne plus assister à son procès depuis lundi.

"Un homme machiavélique et sordide"

"J'aurais voulu lui dire en face. Mais il n'a pas voulu affronter aujourd'hui la réalité", a asséné l'avocat général. Il aurait voulu lui dire qu'il le considère comme "la clé" de ce scenario criminel et qu'il le considère comme "un homme machiavélique et sordide". Jean-Michel Bissonnet oscillait entre son amour et sa haine pour cette femme qui l'étouffait, répète l'accusation.

Pour l'avocat du frère de Bernadette Bissonnet, son ex-beau-frère paie son absence à l'audience. "Ce manque de courage, cette vanité, cet orgueil, cette volonté d'empêcher la machine judiciaire de fonctionner, Jean-Michel Bissonnet en paie le prix", explique Me Abratkiewicz.

25 ans ont été requis contre Méziane Belkacem, le jardinier du couple, qui a avoué avoir tiré sur sa patronne, et 10 ans contre le vicomte Amaury d'Harcourt, l'ami de 40 ans de Jean-Michel Bissonnet, qui a reconnu avoir participé à la préparation du forfait et fait disparaître l'arme.

"Bissonnet seul, le commanditaire du meurtre"

Le premier avocat général, Georges Guttierrez, avait dressé mardi matin un réquisitoire visant à "démontrer la vérité judiciaire face à la fable judiciaire". "C'est Bissonnet, et Bissonnet seul, le commanditaire du meurtre de sa femme", avait-il martelé.

Et le parquet de rappeler aux jurés l’épisode de la subornation de témoin, à l'origine de l'interruption du procès en octobre dernier, et dont le but était de charger du crime le vicomte d’Harcourt, ami et co-accusé de Jean-Michel Bissonnet."Ce crime aurait pu être parfait, avait souligné M. Guttierez : Bissonnet n'avait pas prévu que Belkacem se blesserait", laissant un morceau d'un de ses ongles sur les lieux, et que d'Harcourt "avouerait".

Tout au long du procès, deux versions se sont affrontées. Celle du jardinier du couple, Meziane Belkacem, et du vicomte Amaury d'Harcourt. Ce dernier soutient que Jean-Michel Bissonnet a fait tuer son épouse, comme il le projetait depuis plusieurs années, et avoue qu'il a lui-même fait disparaître l'arme du crime, par amitié. Jean-Michel Bissonnet a, de son côté, toujours clamé son innocence, affirmant que le vicomte Amaury d’Harcourt était en réalité de mèche avec le jardinier. Le verdict est attendu jeudi.