Procès Ajimi : audience boycottée

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avec AFP

La famille d'Hakim Ajimi, choquée par les peines de prison "avec sursis" requises la veille, a décidé jeudi de boycotter le dernier jour du procès des sept policiers impliqués dans la mort par asphyxie du jeune homme lors d'une interpellation violente en 2008. La famille était arrivée en groupe dans la salle jeudi matin, cinq minutes après le début des plaidoiries des avocats des policiers. "Il aurait dû, mais c'est tellement facile à le dire, se laisser interpeller", plaide alors Luc Girard, avocat du policier municipal qui avait aidé à menotter aux pieds la victime et la maintenir. "On n'aurait pas dû en arriver à la mort d'Hakim Ajimi", ajoute l'avocat.

Après dix minutes de présence, Ekram, la soeur de la victime, se lève brusquement et quitte la salle, suivie silencieusement par toute la famille et leurs sympatisants présents dans le public. A la sortie, la douleur et la colère éclatent : "justice nulle part, police partout!" crie la famille. "C'est une mascarade", s'insurge leur bouillant porte-parole, Walid Klai. Soutenue par une quarantaine de personnes, la famille est partie loin du tribunal, marcher dans les rues de Grasse derrière des banderoles. Mercredi, le procureur Jean-Louis Moreau avait estimé que les policiers devaient tous être condamnés, en détaillant leurs nombreuses erreurs professionnelles, et avait recommandé des peines de prison avec sursis.