Prières de rue : plus que deux semaines

A partir du 16 septembre, il n'y aura plus de prière de rue, selon le ministre de l'Intérieur Claude Guéant.
A partir du 16 septembre, il n'y aura plus de prière de rue, selon le ministre de l'Intérieur Claude Guéant. © MAXPPP
  • Copié
avec Raphaële Schapira , modifié à
La situation n'est toujours pas réglée dans le 18e arrondissement de Paris, cas emblématique.

Le gouvernement veut régler la question des prières dans les rues. Claude Guéant l'a répété cet été. Une date a même été fixée le 16 septembre. Cas emblématique : le 18e arrondissement de Paris.

En attendant la construction de deux nouvelles salles de prières d'ici 2012 et 2013 dans cet arrondissement, les ateliers d'une caserne de pompiers désaffectée devraient accueillir les fidèles qui ne trouvent pas de place dans les mosquées du quartier. Mais les discussions entre les différentes parties sont loin d'avoir abouties.

"Il n'y a aucun accord, les négociations se poursuivent", a déclaré l'imam Cheikh Salah Hamza de la mosquée Khaled Ibn al Walid, rue Myrha. "Rien n'est signé, nous avons découvert la date du 16 septembre dans la presse", a confirmé Moussa Niambélé, l'imam de la mosquée Al-Fath, rue Polonceau.

Les fidèles sont partagés

Les deux imams déplorent le non-respect de la sacralité dans le hangar de 2.000 m2. "En islam, il y a une séparation entre hommes et femmes, explique l'imam Cheikh Salah Hamza au micro d'Europe 1. Ils l'ont oubliée, on se bat pour le droit des femmes à la mosquée de Myrha", ajoute-t-il.

Du côté des fidèles, les avis sont partagés. "On va y aller justement pour éviter de faire la prière dehors. Tout le monde est content. Tout ce qu'il nous faut, c'est un lieu fermé, c'est tout ce qu'on espérait", explique l'un d'eux.

Pour un autre, cependant, pas question de s'y rendre, elle est trop loin. "Celui qui est en pause ne va pas aller là-bas et revenir, le temps est court", se justifie-t-il. "Ceux qui font les lois sont dans les bureaux, mais là ce n'est pas pratique. Moi, je vais prier ici. S'ils me mettent une amende, tant pis", ajoute-t-il.

Des proches du ministre confient leur agacement autour de cet accord qui tarde à se conclure. Quoiqu'il arrive lors de la prochaine réunion, assurent-ils, il n'y aura plus de prière dehors.