Poursuivie pour avoir hébergé son ami sans-papiers : procès en septembre

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le procès d'une jeune femme, qui devait se marier avec un Marocain sans-papiers et est poursuivie pour "aide au séjour d'un étranger en situation irrégulière", se tiendra en septembre, a déclaré son avocate. La prévenue a refusé lundi la procédure du "plaider coupable". Le couple devait s'unir le 11 avril mais le jeune homme a été expulsé neuf jours avant la cérémonie.

Poursuivie pour "aide au séjour d'un étranger en situation irrégulière", Jennifer Chary a refusé lundi la procédure du "plaider coupable". Le procès devrait se tenir devant le tribunal correctionnel de Dijon "en septembre prochain dans le cadre normal d'une procédure de comparution devant le tribunal correctionnel" de Dijon, a déclaré son avocate Me Séverine Beuchet. La justice accuse Jennifer Chary, 23 ans, d'avoir hébergé M’hamed Naïmi, un Marocain en situation irrégulière avec lequel elle avait projeté de se marier le 11 avril. Le mariage n'a pas pu avoir lieu car le jeune homme de 24 ans a été interpellé le 16 mars puis expulsé neuf jours avant les noces.

La jeune femme encourt jusqu'à cinq ans de prison et 30.000 euros d'amende. "Cette procédure (du "plaider coupable") ne peut s'appliquer à Jennifer, d'autant qu'il n'y a pas eu de véritable enquête sur les liens réels qui l'unissent à son concubin", a assuré l'avocate. Le couple vivait en concubinage depuis six mois.

Le collectif "Les amoureux au ban public" dénonce une "criminalisation de l'amour" et juge "illégales" ces poursuites. "La loi précise que le conjoint ou concubin d'un étranger en situation irrégulière ne peut être poursuivi pour l'avoir hébergé et aidé dans sa vie quotidienne", précise l'association, qui dit avoir recensé une vingtaine de Français poursuivis pour avoir hébergé leur conjoint ou concubin étranger sans-papiers au cours des 10 dernières années.