Police : les "quotas d'infractions" irritent

Le tableau des "objectifs 2011" précise le nombre de verbalisations attendues au cours de l'année, ce qui met le trouble chez les policiers.
Le tableau des "objectifs 2011" précise le nombre de verbalisations attendues au cours de l'année, ce qui met le trouble chez les policiers. © MaxPPP Laissac Luke
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avec Stéphane Place et AFP , modifié à
Un syndicat de police dénonce les objectifs imposés aux policiers de Pau pour 2011.

Des "quotas d'infractions imposés" aux policiers de Pau sèment le trouble au sein des forces de l’ordre. Le syndicat Unité-SGP-Police, majoritaire dans la police nationale, a dénoncé jeudi ces pratiques dans une note comportant une prévision chiffrée d'infractions routières à relever en 2011.

Des objectifs de verbalisations

Le tableau des "objectifs 2011", objet d'une note interne de la Direction départementale de la sécurité publique des Pyrénées-Atlantiques, précise le nombre de verbalisations attendues au cours de l'année, pour chaque brigade de police de la région paloise et pour chacune des onze infractions routières inventoriées, a révélé jeudi le quotidien Sud Ouest.

Ces "objectifs" concernent aussi bien les excès de vitesse, les défauts d'assurance ou d'équipements obligatoires que les infractions pour conduite en état d'ivresse ou sous l'effet de stupéfiants, les franchissements de feux rouges et le "refus d'obtempérer". Le document précise par exemple pour cette dernière catégorie de relever cinq infractions par mois pour chaque brigade routière.

"Verbaliser tout ce qui bouge"

"C'est l'exemple même d'un quota absurde", s'est offusqué Fréderic Chauvin, porte-parole d'Unité-SGP-Police des Pyrénées-Atlantiques au sujet de la catégorie "refus d'obtempérer" qui correspond aux conducteurs qui prennent la fuite plutôt que de se soumettre aux directives d'un agent de police.

"Il ne faut pas nous prendre pour des lapins de six semaines", commente ce responsable syndical. "Si ces tableaux ne sont pas nouveaux, ajoute-t-il, ils ont pour effet de pousser de plus en plus les agents à verbaliser tout ce qui bouge, au détriment des fonctions essentielles de prévention et de contact avec la population".

De son côté, le patron des policiers des Pyrénées-Atlantiques, Thierry Allende, considère que mettre à disposition un tableau de bord permet de mieux organiser le travail, et assure que "ne pas atteindre l'objectif n'est pas une erreur car il peut y avoir d'autres choses plus urgentes".