Petroplus : "prêts à faire péter la baraque"

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avec AFP

Les syndicats de Petroplus en France ont mis en garde mardi contre la colère croissante des salariés, soulignant les risques de débordement si la situation n'était pas débloquée rapidement, peu avant d'être reçus par le ministre de l'Industrie Eric Besson à Bercy. "Actuellement, nos revendications on les porte calmement. (...). Mais, et c'est ce qu'on va redire tout à l'heure au ministre, si rien ne se passe, si franchement ça commence à être le découragement, certains salariés sont prêts à faire péter la baraque", a déclaré à la presse Yvon Scornet, responsable CGT de Petroplus et porte-parole de l'intersyndicale (CGT, CFE-CGC et CFDT).

"On ne lâchera les stocks (de la raffinerie de Petit-Couronne, ndlr) que quand on sera sûrs qu'ils ne partiront pas ailleurs", a-t-il ajouté, évaluant leur valeur à 200 millions d'euros. "Ce n'est pas des menaces. Il s'agit de dire: 'puisqu'on ne veut plus de nous, on ne rendra pas la raffinerie'. C'est ça qui peut être dangereux", a-t-il ajouté, évoquant le "ras-le-bol de collègues qui ont trente ans de raffinerie et sont maintenant jetés dehors".

Un autre responsable syndical a rappelé que le site de Petit-Couronne (Seine-Maritime) était classé Seveso II (seuil haut), c'est à dire comportant des risques d'accidents "majeurs". Au terme de près d'un mois de déboires financiers, le groupe de raffinage suisse a annoncé mardi qu'il se dirigeait vers la faillite. Peu après, Petit-Couronne (Seine-Maritime) s'est déclarée en cessation de paiement et a déposé son bilan. La raffinerie, mise en vente depuis vendredi compte 550 salariés, est à l'arrêt depuis début janvier.