Permis de conduire : une formation aux premiers secours

Bientôt, en plus de savoir conduire, il faudra savoir sauver des vies pour avoir son permis.
Bientôt, en plus de savoir conduire, il faudra savoir sauver des vies pour avoir son permis. © MaxPPP
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Damien Brunon avec AFP et Aude Leroy , modifié à
NOUVEAUTÉ - Le Sénat a adopté à l’unanimité un texte visant à ajouter un nouveau module à la formation des futurs conducteurs.

Le Sénat a été unanime mercredi pour adopter une proposition de loi UMP ajoutant une formation aux premiers secours dans le cadre de la préparation du permis de conduire. Le texte doit encore recevoir l'aval de l'Assemblée nationale mais le gouvernement a pris l'engagement, par la voix du secrétaire d'Etat aux Collectivités André Vallini, de prendre le décret d'application d'ici l'été.

Formation précisée par décret. La proposition de loi de Jean-Pierre Leleux ne contient qu'un article: "Les candidats à l'examen du permis de conduire sont formés aux notions élémentaires de premiers secours en cas d'accident de la circulation. Cette formation est sanctionnée dans le cadre de l'examen du permis de conduire". Le contenu de la formation et la vérification de son assimilation par les candidats seront fixés par voie réglementaire.

Poursuivre les efforts sur les routes. "Les efforts de la France en matière de sécurité routière ont permis une baisse considérable du nombre de personnes tuées chaque année sur la route depuis les années 1970, avec un seuil qui est passé de 6.000 tués sur les routes dans les années 1970 à environ 4.000 victimes aujourd'hui", a souligné Jean-Pierre Leleux. "Mais de nombreuses victimes d'accidents de la route décèdent avant l'arrivée des secours", a déploré le sénateur des Alpes-Maritimes. "Or, il s'avère que dans certains cas, les premiers instants suivant l'accident sont décisifs et que les premiers témoins sont les seuls à pouvoir intervenir de manière efficace. On estime que chaque année, entre 250 et 350 vies pourraient être sauvées si ces témoins connaissaient les gestes de premiers secours", a-t-il souligné.

Savoir réagir. Pour Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, cette formation est indispensable. "Il y a des pays où l'arrêt cardiaque est moins meurtrier que chez nous car les gens savent pratiquer les massages cardiaques. Par ailleurs, ils savent utiliser un défibrillateur. Quand il y a des accidents sur la route, il faut que les gens apprennent à protéger les victimes de l'accident mais aussi à éviter le sur-accident. Par ailleurs, ils doivent savoir comment alerter le plus vite les secours et le mieux possible, en indiquant le nombre de victimes, la localisation et décrire la situation", estime-t-elle sur Europe 1.

Seul bémol pour Chantal Perrichon : le coût de cette formation. "Si on veut généraliser cette formation aux premiers secours et la rendre obligatoire, on pourrait imaginer qu'une partie de l'argent qui provient des radars soit réinjectée" pour la financer, propose-t-elle.

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