Une marche de protestation est organisée samedi à Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques, après des réquisitions favorables à la remise en liberté d'un homme ayant poignardé à mort celui qu'il pensait être l'amant de sa femme, a-t-on appris jeudi auprès de l'avocat de la famille de la victime.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Pau a été saisie d'une demande de remise en liberté concernant Franck Lasserre, accusé d'avoir asséné le 8 septembre 2010 une dizaine de coups de couteau, en deux fois, à Frédéric Nadau, mort devant la gendarmerie de Lescar. Il avait expliqué les faits par un accès de jalousie, disant être certain que sa victime était l'amant de sa femme. L'avocat général a, lors d'une audience qui s'est tenue mardi, souhaité son "placement sous strict contrôle judiciaire", c'est-à-dire sa remise en liberté sous surveillance. Franck Lasserre avait été présenté le 10 mars au juge des libertés et de la détention (JLD), qui avait décidé son maintien en détention.
Son avocat n'avait cependant pas pu assister à l'audience, assurant que le tribunal était fermé et que personne ne lui avait ouvert la porte du bâtiment, selon une source judiciaire. L'avocat, a précisé cette source à l'AFP, avait fait constater par huissier qu'il n'avait pas pu entrer dans le bâtiment, normalement accessible sur simple appel aux magistrats de permanence à l'intérieur. Ce dysfonctionnement, s'il était avéré, pourrait constituer une violation des droits de la défense du prévenu, justifiant une éventuelle remise en liberté de Franck Lasserre. De nouveaux éléments étant parvenus dans ce dossier au tribunal, la cour d'appel a décidé de rouvrir les débats avant de se prononcer, a-t-on appris de source judiciaire. L'audience aura lieu le 27 mars.