Paris traque les meublés saisonniers

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et Annabelle Vilmont
Acheter un appartement pour le louer à la semaine est considéré comme un détournement d’usage.

Il y aurait au moins 20.000 locations meublées saisonnières à Paris, et pourtant, c’est illégal. La mairie a décidé de faire la chasse aux contrevenants. Quelque 200 propriétaires ont déjà reçu une lettre de mise en garde : ils risquent une amende et des poursuites.

20 fonctionnaires mobilisés à plein temps

Vingt fonctionnaires sont mobilisés à plein temps pour la traque de ces propriétaires, accusés de pratiquer un détournement d’usage. Ils interviennent sur délation de voisins ou de syndics.

Un combat assumé par la mairie : "il y a 125.000 demandeurs de logements sociaux, des dizaines de milliers d’étudiants cherchent à se loger convenablement à Paris", plaide Jean-Yves Mano, adjoint au maire chargé du Logement. Et d’ajouter : "les touristes sont les bienvenus mais pas au détriment ni des étudiants ni des Parisiens".

"Compliqué" en terme de contrôle

Les propriétaires, de leur côté, ne comprennent pas cette traque. Isabelle a un deux-pièces dans le 20ème arrondissement de Paris. Elle loue son 45 mètres carrés à quelques touristes, pour 200 euros la semaine en moyenne. "Je ne fais vraiment pas de business, c’est juste pour payer mes charges", argue-t-elle.

Mais les investisseurs sont loin de s’inquiéter. "En terme de contrôle, ça me paraît un petit peu compliqué", se rassure Alexandre, agent immobilier. En un an, la Ville de Paris a obtenu la condamnation de cinq propriétaires. La peine maximale encourue est de 20 000 euros d'amende.