Ouverture de la première mosquée de Tahiti

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avec AFP

Une mosquée a ouvert pour la première fois mardi à Papeete, sur l'île de Tahiti, dans une Polynésie française qui compte peu de musulmans. Hisham El Berkani, un imam de 23 ans venu de Seine-Saint-Denis, a qualifié cette ouverture "d'historique". "C'est la première fois dans toute l'Histoire de la Polynésie", a-t-il déclaré. Cette mosquée est un local d'une soixantaine de mètres carrés, loué dans un immeuble du centre de Papeete, dénommé sur un affichette "centre islamique de Tahiti". L'imam assure avoir pu l'ouvrir "grâce aux dons des fidèles polynésiens", dont il estime le nombre à "environ 500". La Polynésie française, très fervente, compte de nombreuses obédiences chrétiennes (catholiques, protestants, adventistes...), mais juifs, bouddhistes et musulmans sont peu nombreux. Parmi la vingtaine de musulmans venus prier mardi, la plupart ont évité les journalistes.

L'ouverture de la mosquée a suscité des pétitions, des groupes anti-mosquée et des milliers de commentaires sur les réseaux sociaux. Le site Tahiti-Infos, le premier à avoir relayé cette information localement, a été débordé par les commentaires "contraires à la bienséance" et a dû pour la première fois bloquer les réactions des internautes. La mairie de Papeete a indiqué n'avoir pas reçu de demande pour transformer des bureaux en lieu de culte pouvant recevoir du public, et a jugé que la mosquée n'avait donc "pas d'autorisation pour ouvrir". La présidence de la Polynésie française a au contraire estimé qu'il n'était "pas nécessaire d'obtenir une autorisation particulière". L'un des principaux partis d'opposition, A Ti'aPorinetia, s'est interrogé dans un communiqué sur la provenance du financement de la mosquée.  Deux policiers étaient présents à l'ouverture de la mosquée, qui n'a cependant pas suscité de manifestation dans la rue.