Ouverture à la concurrence : les gares s’organisent

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Depuis le 13 décembre, le transport ferroviaire est ouvert à la concurrence. Une libéralisation qui nécessite une réorganisation des gares.

Alors que Véolia compte s’allier à l’italien Trenitalia pour transporter des voyageurs dès 2012, comme le permet une directive européenne depuis le 13 décembre, la SNCF a déjà tout prévu pour ces potentiels nouveaux arrivants.

Ainsi, tout nouvel opérateur ferroviaire qui veut offrir ses services à une gare française, devra s’adresser à une plateforme unique "Gare et connexion", chapotée par la SNCF. Son rôle : centraliser les demandes des opérateurs comme : donner des espaces en gare pour accueillir des voyageurs et les équipes ( des locaux techniques et des lieux pour se changer), accéder à tous les systèmes d’informations en gare (système sonores, panneaux d’affichages) et pouvoir utiliser toutes les infrastructures (consignes, toilettes ou salles d’attentes).

Une fois la liste de demandes établie, un devis sera proposé. Et, "une fois le contrat signé, l’installation physique des équipes en gare pourra s’opérer", explique Sophie Boissard, directrice stratégie ferroviaire et régulation à la SNCF.

L’égalité de traitement des demandes se fait sous le contrôle d’une autorité de régulation, "une sorte de juge arbitre", précise Sophie Boissard. "A tout moment, il peut faire des visites et trancher des différents". Par exemple, un opérateur qui n’est pas content de l’emplacement de son guichet ou de l’espace dédié peut faire appel à cette autorité.

Des règles écrites de bonnes coexistences en gares sont en cours d’élaboration. "La gare est un lieu complexe où l’on trouve des voyageurs, des passants et des équipes techniques, il faut une certaine police du bon usage de cet espace", explique-t-elle, ajoutant, "dans un aéroport, plusieurs compagnies coexistent et cela se passe très bien".

Quid si un nouvel entrant ne veut pas passer par la SNCF ? Pour Sophie Boissard, "il a toute façon besoin d’accéder au bâtiment voyageur qui est sous la responsabilité de la SNCF mais ensuite il lui fait ce qui lui semble bon". Ainsi, pour le ravitaillement des trains, l’opérateur est libre de s’organiser comme il le souhaite. Seule condition : "respecter la règle commune de bonne coexistence", conclut-elle.

Europe1.fr avec Mélanie Taravant