Otages à Pôle emploi : les conversations du forcené

L'homme qui avait pris en otages lundi la directrice et son adjoint d'une agence Pôle Emploi à Paris s'est rendu, a libéré ses otages et son arme était factice.
L'homme qui avait pris en otages lundi la directrice et son adjoint d'une agence Pôle Emploi à Paris s'est rendu, a libéré ses otages et son arme était factice. © Maxppp
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- Europe 1 a enregistré des conversations du preneur d’otages de Pôle emploi.

Lundi en fin de matinée, dans le 11e arrondissement de Paris. Un homme pénètre dans une agence Pôle Emploi et prend en otage deux employés. L’un des premiers réflexes du forcené est de joindre la rédaction de Rue89. Car le forcené, autoproclamé "Français moyen", voulait avant tout faire passer un message par médias interposé. Dés qu’il a pu parler au directeur de la rédaction du site Internet, Pierre Haski, l’homme, âgé de 45 ans, a laissé sa ligne ouverte, y compris lorsqu’il parlait aux forces de l’ordre. Europe 1, qui était présente dans la rédaction du site Internet, a ainsi pu enregistrer une partie des échanges entre le preneur d’otages et ses interlocuteurs, journaliste comme policiers.

"Je veux une publicité nationale"

Christian Denisot, toujours très calme, explique d’abord sa démarche au négociateur. "Je veux une publicité nationale", exige-t-il. "Je crois que vous l’avez déjà, la publicité nationale", lui répond le policier. "(Je veux) juste un message au journal télévisé qui annonce cette prise d’otage, les motifs de la prise d’otage, et surtout un message qui indique aux téléspectateurs qu’ils peuvent lire l’intégralité de mon texte sur leur site respectif", a repris le preneur d’otage. En l’occurrence, l’homme voulait mettre la lumière sur la précarité dont il disait être, parmi d’autres, victime, et dénoncer "le mépris" de l’administration de Pôle Emploi. Il réclamait également la dissolution de groupuscules juifs violents.

"Je crois que je vais arrêter là" :

 

Durant les heures qui suivent, l’homme discute avec ses otages, la directrice de l’agence et son adjoint. Surtout, il suit en direct sur Internet ce qu’il dit à son propos. Puis un peu avant 14h30, le preneur d’otages décide finalement de mettre fin à son opération. "Bon, écoutez, je vois qu’il y a eu pas mal d’articles déjà", déclare l’homme à Pierre Haski, avant d’assurer avec humour. "Je pense que je ne vais pas trop abuser de la politesse de mes hôtes. Je crois que je vais arrêter là. Merci pour tout. Et je ne vous dis pas bonne soirée", conclut-il dans un grand rire.

 "Je vais relâcher les otages"

Christian Denisot fait ensuite part de sa décision à la police. "Je vais relâcher les otages. Il faut d’abord que je dégage la porte de devant.  Je m’allonge par terre et je dépose l’arme sur le bureau", annonce-t-il aux forces de l’ordre. "D’accord. Surtout vous éloignez bien l’arme, et vous restez allongé au sol comme vous l’avez dit", répond le négociateur.

S’ensuit un grand bruit, celui des forces d’intervention qui enfoncent la porte. "L’arme est où les gars ?", s’enquiert immédiatement un policier. "Elle est là, elle est là", lui répond un homme, qui décrète aussitôt : "factice". Puis la conversation coupe brutalement