Objectif : moins d'"incidents voyageurs"

RFF a lancé une enquête pour comprendre comment se produisent les "incidents voyageurs", terme pudique pour parler des personnes qui sont tuées chaque année sur les voies.
RFF a lancé une enquête pour comprendre comment se produisent les "incidents voyageurs", terme pudique pour parler des personnes qui sont tuées chaque année sur les voies. © MAXPPP
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Mélanie Taravant et , modifié à
Réseau ferré de France analyse les attitudes des voyageurs pour éviter 90 morts par an.

L'INFO. Comment enrayer la mortalité sur les voies de chemin de fer ? C'est la question à laquelle Réseau ferré de France (RFF) tente de répondre. Comme il l'a indiqué vendredi à Europe 1, le groupe propriétaire des rails de l'Hexagone a lancé une enquête pour comprendre comment se produisent les "incidents voyageurs", terme pudique pour parler des personnes qui sont tuées chaque année sur les voies. Au total, près de 90 personnes sont mortes en 2012, a observé RFF, et plus de la moitié en traversant des voies, de manière interdite ou sur les passages piétons. En réaction, le groupe a donc installé des dizaines de caméras dans les gares pour analyser, jour et nuit, le comportement des voyageurs.

Un comportement trop laxiste. Le propriétaire des chemins de fer français a constaté que dans 90% des cas, personne ne regarde à droite et à gauche avant de traverser une voie. En outre, les voyageurs interprètent mal les signaux d'alerte. "Lorsqu'ils voient un signal lumineux qui clignote, généralement, ils accélèrent plutôt que de s'arrêter. Ils se disent 'tu es en retard', plutôt que 'attention, il y a un train qui arrive, tu dois attendre'", explique ainsi Olivier Oullier, responsable de cette enquête, au micro d'Europe 1.

Changer les mentalités. RFF fait émerger plusieurs solutions pour enrayer le phénomène. La première : s'adresser aux enfants, très tôt, pour changer les mentalités. "Il faut mener beaucoup d'actions en matière de prévention dans les collèges, de façon à sensibiliser les jeunes aux risques. On peut, par exemple, rappeler qu'une voiture qui roule à 100 km/h met 80 mètres pour s'arrêter, tandis qu'un train met 1 kilomètre", détaille pour Europe 1 Christian Cocher, directeur général adjoint chez RFF. Autre solution mise en avant : installer des signaux d'alerte moins ambigus et placés à des endroits plus stratégiques, ou même des sirènes pour prévenir de l'arrivée d'un train.