Obama veut faire payer BP

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Le président américain a qualifié mardi la marée noire de véritable "épidémie".

Le président américain Barack Obama a consacré sa première allocution télévisée formelle à la marée noire, afin de montrer qu'il contrôlait la situation, de mobiliser l'opinion autour de son projet de réforme du secteur énergétique et de rassurer les victimes.

Une "tragédie"

Il a d'abord comparé la marée noire à "une épidémie" que les Etats-Unis combattront "pendant des mois et même des années" et a ensuite affirmé que cette "tragédie" montrait que "le temps d'adopter les énergies propres est venu".

Barack Obama, qui s'adressait à ses compatriotes depuis le cadre solennel du Bureau ovale pour la première fois de sa présidence, a remarqué que "contrairement à un tremblement de terre ou à un cyclone, ce n'est pas un événement ponctuel qui provoque des dégâts en quelques minutes ou quelques jours".

Même si BP espère bientôt capter à la source "jusqu'à 90% du pétrole" en déperdition avant de parvenir à colmater le puits en août grâce à un forage de dérivation, "nous allons combattre pendant des mois et même des années" cette marée noire, a ajouté le président américain.

BP "devra payer"

Barack Obama a également annoncé avoir autorisé le déploiement de 17.000 membres de la Garde nationale et appelé les gouverneurs des Etats touchés à les mettre au travail "le plus vite possible".

Le président, qui doit rencontrer mercredi matin à la Maison-Blanche le patron de BP Carl-Henric Svanberg, a assuré qu'il allait faire "payer BP pour les dégâts que cette entreprise a provoqués".

Un fonds d'indemnisation ?

Barack Obama a aussi confirmé qu'il allait ordonner à la société de créer un fonds d'indemnisation indépendant afin de dédommager les victimes de la marée noire. Des élus du Congrès ont demandé à BP de provisionner 20 milliards de dollars sur un compte bloqué, ce que la compagnie n'a pas pour l'instant accepté.

Les énergies propres, un nouveau défi

"Le moment est venu (...) de se lancer dans une mission nationale pour libérer l'innovation américaine et de s'emparer de notre propre destin", a ajouté Barack Obama, comparant sa volonté de passer aux "énergies propres" aux efforts consentis pendant la Seconde Guerre mondiale, ou encore au programme spatial des années 1960.

"L'approche que je n'accepterai pas est celle de l'inaction", a-t-il lancé. Une loi sur l'énergie et le climat est bloquée au Sénat, après avoir été adoptée en des termes différents par la Chambre des représentants.