Nucléaire: le convoi est arrivé à La Hague

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avec agences , modifié à
Il acheminait des déchets italiens jusqu'à l'usine de retraitement, dans la Manche.

Il devait traverser la France dans le plus grand secret mais, mardi, l'association Sortir du Nucléaire a révélé l'existence - et même le parcours - d'un convoi de déchets nucléaires italiens.

Parti de Saluggia, dans le nord de l'Italie, ce convoi "banalisé" est finalement arrivé à destination, à Valognes, à proximité de l'usine de retraitement des déchets nucléaires d'Areva à la Hague, dans la Manche. Le trajet lui aura pris quelques 24h.

Rendez-vous manqué à Versailles-Chantiers

Attendu dans la nuit de mardi à mercredi en Ile-de-France, le convoi devait notamment passer par la gare de Versailles-Chantiers, mercredi matin. Toutefois, les militants anti-nucléaire l'ont attendu en vain puisque le train ne s'est pas présenté. 

Pour Philippe Guiter, secrétaire fédéral Sud-Rail, "on est dans le culte du secret au détriment de la sécurité car normalement un avis est émis en gare pour avertir les cheminots et là (à Versailles), personne n'a rien vu". "Il n'est pas possible de jouer au chat et à la souris avec ces trains-là", jugeant que le train qui, selon les estimations des militants, devait passer vers 7h en gare de Versailles, a été "ouvertement détourné".

12 départements traversés

Le convoi doit traverser en tout 12 départements français. Or, pour l'association anti nucléaire, ce convoi est dangereux tant pour les cheminots que pour les populations locales.

Ce sera le 19ème convoi de déchets italiens hautement radioactifs expédié depuis 2007. La dernière expédition remonte à plus d'un an, en mai 2011.

"Le nucléaire est une impasse"

Qu'adviendra t-il de ces déchets italiens une fois "traités" ? D'après Sortir du Nucléaire, ils devraient être renvoyés en Italie vers 2020 ou 2025 "alors que le gouvernement italien n'a pas encore de solution pour les stocker".

"Il reste actuellement 42,5 tonnes de combustibles usés sur le territoire italien, dans le cadre du contrat", a pour sa part précisé Areva. "En Italie comme en France, le nucléaire est une impasse : on ne sait plus quoi faire des déchets nucléaires", relève aussi le groupe antinucléaire.