Les autorités françaises ont-elles tout dit sur le passage dans l’hexagone du nuage radiocatif échappé de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima ravagée par le tsunami? Plusieurs approximations sont dénoncées par une association scientifique indépendante, la Criirad (Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité) qui publie un rapport sur le sujet. Jusqu’à présent, on devait s’en tenir aux informations de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), organisme officiel.
Le nuage en France dès le 22 Mars
Première erreur pointée par la Criirad : le nuage radioactif ne serait pas arrivé en France le 24 mars, comme officiellement annoncé, mais deux jours plus tôt le 22 mars. Carte à l’appui, la Criirad note la présence d’iode radioactif en 19 points du territoire français ce jour-là. La Criirad ne s’est pas contentée des mesures de l’IRSN, elle a aussi récolté celles de tous les exploitants du nucléaire en France.
Autre écueil relevé par l’association, le nuage ne serait pas arrivé d’Europe du nord comme l’affirme l’IRSN mais de l’océan atlantique. Le Sud-Ouest aurait donc été particulièrement atteint.
Des mesures approximatives
Enfin, la mesure de la radioactivité par l’IRSN serait approximative. Selon la Criirad, l’institut a en effet privilégié les mesures d’iode sous forme de particules en négligeant les mesures de l’iode gazeux. Or, ces données prises en compte, la radioactivité totale aurait été jusqu’à dix fois plus élevée qu’annoncée.
La Criirad demande une enquête
Même en prenant en compte ces différentes approximations, les conséquences sanitaires en France restent inexistantes. Néanmoins, dans une lettre adressée à François Fillon, la Criirad, née en 1986 des mensonges de Tchernobyl, se demande si elle peut faire confiance aux autorités. L’association réclame aussi au Premier ministre une enquête sur les "graves dysfonctionnements dans l'évaluation de l'impact" du nuage radioactif.