Nounou voilée : Bougrab désavouée

© MAXPPP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Le service juridique de la Halde soutient l’employée licenciée, en opposition à leur présidente.

La Haute autorité de lutte contre les discriminations (Halde) n’arrive pas à se mettre d’accord sur l’affaire de l’employée de la crèche Baby Loup. Cette dernière a été licenciée en 2008, car elle refusait d’ôter son voile pendant ses heures de travail.

La présidente désavouée

Jeannette Bougrab avait défendu la crèche pour respecter le principe de laïcité. Mais le service juridique de la Halde l’a désavouée lundi, à travers une note favorable à la salariée, selon le journal Le Monde. Elle indique que la crèche Baby Loup "relève du droit privé", et ne peut donc être considérée comme un lieu public, où les signes d’appartenance religieuse sont interdits.

Les juristes rappellent également que "la création de Baby Loup résulte d'une initiative privée, et qu'aucun moyen matériel ou humain n'est mis à sa disposition par la mairie". Même si les subventions des collectivités locales et de la CAF représentent plus de la moitié des ressources de la crèche, "il s'agit là de sommes correspondant au mécanisme habituel de financement des crèches".

Un dossier rouvert

La Halde s’était déjà prononcée en faveur de l’employée en mars dernier. Jeannette Bougrab avais pris la présidence de l’institution quelques semaines plus tard, et avait décidé alors de rouvrir le dossier.

Cette affaire a été examinée lundi devant le conseil des prud'hommes de Mantes-la-Jolie, où Jeannette Bougrab, entendue comme témoin, a défendu la possibilité pour la crèche de choisir "l'option philosophique de la laïcité". Le jugement a été mis en délibéré au 13 décembre.

La crèche en danger

Installée dans un quartier difficile, Baby Loup est l’une des rares crèches en France à être ouverte 24 heures sur 24. Un jugement soutenant l’employée licenciée pourrait obliger l’établissement à lui verser des indemnités, et la mettre financièrement en danger.