Noisy-le-Sec : "c’est une bavure"

La soeur du jeune homme tué samedi soir à Noisy-le-Sec, en Seine-Saint-Denis, condamne l'attitude du policier qui s'en est pris à son frère.
La soeur du jeune homme tué samedi soir à Noisy-le-Sec, en Seine-Saint-Denis, condamne l'attitude du policier qui s'en est pris à son frère. © REUTERS
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Marion Sauveur
Pour la sœur du fuyard qui a été tué samedi soir par un policier, le fonctionnaire "a sali l’uniforme".

"Ce policier n'en est plus un". La sœur d’Amine Bentounsi est catégorique, quatre jours après la mort de son frère mortellement blessé samedi par un fonctionnaire de police à Noisy-le-Sec, en Seine-Saint-Denis. Pour lui, cet homme de 33 ans et mis examen mercredi pour "homicide volontaire" "a sali l'uniforme, c'est un meurtrier qui a volontairement tué mon frère en lui tirant dans le dos".

"Oui, il a fait des bêtises, il était en prison dès 13 ans mais il n'a jamais tué personne, samedi il a essayé de s'échapper, il ne voulait juste pas retourner en prison", a-t-elle expliqué à propos de son frère. Mais pour Amal Bentounsi, l’acte du policier n’est pas excusable : "c'est une bavure". "Ce n'est pas du tout de la légitime défense et il y a des témoins, une autopsie qui le prouvent", a ajouté la soeur de la victime, âgée de 36 ans et qui vit à Meaux, en Seine-et-Marne.

La crainte d’une utilisation politique de cette affaire

"Je suis très contente que la justice ait pris le courage d'être indépendante, qu'elle ait fait son travail mais je ne comprends pas que le président de la République Nicolas Sarkozy se permette d'intervenir, c'est honteux, inadmissible !", a pour autant relevé Amal Bentounsi. Elle a estimé qu'en "soutenant ce genre d'individu, cela signifie qu'on donne un permis de tuer".

Lors d'un déplacement au Raincy en Seine-Saint-Denis, Nicolas Sarkozy a exprimé jeudi sa confiance, son soutien et sa compréhension aux collègues du policier et s'est déclaré favorable à une "présomption de légitime défense" pour les policiers.

"Je ne veux surtout pas qu'on utilise cette affaire à des fins politiques en cette période d'entre-deux-tours d'élection présidentielle", a-t-elle lancé, annonçant qu'"une marche blanche sera organisée samedi à partir de 14h30 à Meaux en la mémoire d'Amine".

Le fonctionnaire de police, âgé de 33 ans, a été mis en examen mercredi, placé sous contrôle judiciaire et interdit d’exercé. Il est soupçonné d’après avoir tué d'une balle dans le dos Amine Bentounsi, âgé de 29 ans et qui était recherché par la police. La version des faits du policier, invoquant la légitime défense, a été mise à mal par l'autopsie et un témoignage.