Nice : expulsée de son logement à 98 ans

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Noémi Marois , modifié à
SOCIÉTÉ - Une nonagénaire niçoise et sa fille ont été expulsées de leur logement mardi.

Un déploiement de policiers pour expulser … une dame de 98 ans. Voilà la scène auquel ont assisté mardi matin les riverains de l'avenue Saint-Claire à Cimiez, un quartier résidentiel de Nice. Cette personne âgée ainsi que sa fille, retraitée, ont été expulsés de leur logement suite à des loyers impayés, a rapporté Nice Matin. La nonagénaire a été hospitalisée en attendant de trouver une place en maison de retraire. 

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Sur autorisation du préfet et à quelques jours de la trêve hivernale. Sur la base d'un arrêté du préfet exécutable depuis le 25 août dernier, la force publique est passée à l'action mardi matin à 8 heures alors que la trêve hivernal commence le 1er novembre. Des policiers mais aussi une ambulance et des médecins étaient présents au logement de la vieille dame pour procéder à son expulsion. Elle a été menée à l'hôpital Saint-Roch. Linda Carletti, sa fille, se retrouve à la rue avec, pour tout bien, quelques sacs entassés dans sa voiture. 

"Je ne sais pas quoi faire… Je vais aller voir ma mère, je ne peux pas la laisser seule à l'hôpital !", s'est exclamée Linda Carletti auprès de Nice Matin. Elle a également dénoncé le comportement des forces de l'ordre : "C'est un scandale, c'est ignoble ! Il y a eu des policiers en tenue, en civil et en nombre alors que nous ne sommes que deux femmes".

Dépendantes d'un créancier qui ne les paye plus. À l'origine de leurs ennuis financiers, les deux femmes sont victimes d'un débiteur qui ne leur verse plus les intérêts d'un prêt, les laissant dans l'incapacité d'honorer leur loyer. Une procédure auprès du tribunal civil a été engagée afin qu'elles puissent récupérer leurs créances.

Mais le fait est que depuis trois ans, leur propriétaire ne touche rien et elles mêmes ont du mal à joindre les deux bouts.  Au tribunal administratif, Linda Carletti s'était défendue en expliquant que sa retraite et celle de sa mère passaient entièrement dans des frais médicaux et alimentaires. Pour preuve de la situation délicate des deux femmes, la Commission de surendettement avait accepté le 10 octobre leur dossier. 

"Un manque d'engagement".  Au tribunal administratif, la préfecture a argumenté sa décision d'expulsion en avançant "le manque d'engagement" de Linda Carletti dans les procédures qu'elle devait engager afin de trouver un autre logement. 

Un logement social ? Maître David-Bodin, un des deux avocats de la famille présent sur place mardi, s'est étonné auprès de Nice Matin qu'on n'ait "pas pu attribuer un logement social, il y a déjà six mois, afin d'éviter l'expulsion".Les amis des deux femmes tentent désormais de sensibiliser les élus locaux afin de trouver une solution de relogement. 

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