Son action avait donné lieu à une série de mobilisations similaires. En février 2013, Serge Charnay s'était retranché trois jours et trois nuits sur une grue pour revendiquer l'égalité des pères et des mères en terme de garde d'enfant lors d'une séparation. Un an plus tard, le Nantais a enlevé son fils. Il a été placé en garde à vue, dimanche matin, dans le Puy-de-Dôme, pour "enlèvement".
Il bénéficiait d'un droit de visite. Samedi, Serge Charnay bénéficiait d'un droit de visite strict : il était en effet autorisé à voir son fils de 10 heures à 18h30. Mais vers 18 heures, la mère de l'enfant a reçu des SMS de son ancien compagnon la prévenant qu'il serait en retard. Puis qu'il ne ramènerait pas l'enfant, a expliqué une source policière. Cette dernière a aussitôt prévenu le commissariat qui a lancé une enquête pour retrouver leur trace.
Arrêté dans le Puy-de-Dôme. "On a retrouvé sa trace du côté du Puy-de-Dôme", a expliqué une source policière, sans autre précision. "On a vu qu'il avait passé la nuit près de Riom, dans un hôtel, et que l'enfant était avec lui". Les enquêteurs du Puy-de-Dôme ont alors été prévenus. Et le véhicule de Serge Charnay a été repéré puis intercepté dimanche vers 11 heures, sur l'autoroute, en direction de Montpellier. L'homme a été placé en garde à vue, à Brassac-les-Mines, dans le Puy-de-Dôme. Des policiers de Nantes étaient sur la route pour le ramener dans cette ville, où sa garde à vue se poursuivra. Une décision de justice lui a d’ores et déjà "retiré l'autorité parentale", a souligné une source policière. La mère de Benoît, Nantaise, est, pour sa part, partie récupérer l'enfant qui est en bonne santé.
Il a déjà enlevé son fils deux fois. Serge Charnay s'est déjà rendu coupable de deux soustractions de son fils, aujourd'hui âgé de 7 ans et demi. La première, en janvier 2010, avait duré 15 jours. La seconde avait duré deux mois et demi, mi-2011. Les forces de l'ordre avaient mis un terme à ces deux soustractions lors de l'épisode de la grue nantaise.
Mais ne va pas toujours à ses rendez-vous avec lui. Outre le fait de s'être retranché en haut d'une grue, Serge Charnay avait escaladé en octobre 2013 une grille de plusieurs mètres au sein du tribunal de Nantes. Il affirmait n'avoir "aucune nouvelle de son fils depuis trois ans". Or, selon des sources judiciaires, son droit de visite progressif avait été rétabli en juin 2013, après quoi Serge Charnay avait vu son fils à deux reprises. L'avocate de la mère avait pointé que Serge Charnay ne s'était pas rendu ensuite aux rendez-vous avec son fils, à trois reprises, entre début septembre et début octobre 2013.
RETOUR SUR - A Nantes, le père est descendu de sa grue
DECRYPTAGE - Tous égaux devant le divorce ?
ZOOM - Le père retranché veut une nouvelle loi
ZOOM - Un père "masculiniste" ?