Nancy : la ravisseuse a dupé les siens

La ravisseuse présumée d'un nourrisson à Nancy mardi avait fait croire à son entourage qu’elle était enceinte.
La ravisseuse présumée d'un nourrisson à Nancy mardi avait fait croire à son entourage qu’elle était enceinte.
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Frédéric Frangeul avec Frédéric Michel et agences , modifié à
La mineure présumée coupable du rapt d’un nourrisson mardi a été mise en examen vendredi.

Deux jours après l’arrestation d’une mineure  de 17 ans, soupçonnée de l’enlèvement d’un nourrisson mardi soir à Nancy, les enquêteurs ont établi qu’elle avait réussi à faire croire à son entourage qu’elle était enceinte. Elle a été mise en examen pour enlèvement et séquestration et placée en détention vendredi soir.

Pour ce crime, la jeune femme encourt une peine de 30 ans de réclusion criminelle devant une cour d'assises des mineurs, laquelle pourrait toutefois retenir "l'excuse de minorité", ce qui limiterait la peine maximale à 15 années de réclusion criminelle.

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La ravisseuse a abusé sa famille. La jeune femme a abusé tout son entourage" qui "n'a pas vu la supercherie", a expliqué vendredi le procureur de la République de Nancy. Elle a affirmé à ses proches être enceinte et que le terme de sa grossesse devait intervenir le 18 décembre, jour de l'enlèvement. La jeune fille mettait régulièrement des t-shirts pliés sous ses pulls pour donner l'apparence d'une grossesse.

Pas de mauvais traitements sur le bébé. Durant sa prétendue grossesse, la jeune fille, apprentie coiffeuse, avait acheté du matériel de puériculture. "Pendant son enlèvement, l'enfant a été changé et nourri toutes les trois heures", a souligné le magistrat.

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Une fausse couche imaginaire. Durant sa garde à vue, la jeune fille a donné "beaucoup de versions", selon le procureur de la République de Nancy, Thomas Pison. "Elle a indiqué au tout début qu'elle venait de faire une fausse couche et que, face à ce drame, elle avait eu une envie d'enfant terrible et c'est comme ça qu'elle s'était rendue à la maternité pour prendre un bébé et le ramener chez elle", a expliqué Thomas Pison. Mais des examens médicaux ont montré qu'elle n'avait pas été enceinte récemment.

Une personnalité "fragile".  La ravisseuse présumée, qui est apprentie coiffeuse, est décrite comme "fragile psychologiquement". "J'ai l'impression qu'elle s'auto-persuade de son état de grossesse et que, quelque part, il y a cette envie d'enfant qui est plus forte que tout, c'est peut-être une explication", a précisé Thomas Pison.

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Les proches relâchés. Le compagnon de la suspecte, un jeune majeur apprenti-boucher avec qui elle vivait depuis plusieurs mois, le frère de celui-ci et sa compagne, également interpellés dans l'appartement mercredi, ont été remis en liberté sans qu'aucune charge ne soit retenue contre eux. "On a compris que si ce couple se trouvait au domicile de la suspecte et de son compagnon, c'était précisément pour fêter la naissance du supposé enfant de la jeune femme", a raconté le procureur.