NKM promet d’interdire le maïs OGM

La culture du maïs génétiquement modifié Mon 810 sera empêchée par une nouvelle clause de sauvegarde que le gouvernement prendra "avant la fin février", a assuré lundi la ministre. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à

La ministre de l'Ecologie prendra une nouvelle clause de sauvegarde avant fin février.

Entre des agriculteurs prêts à cultiver du maïs transgénique et des anti-OGM toujours mobilisés, la marge de manœuvre du gouvernement était devenue étroite à quelques semaines de la période de semailles. La nouvelle action lundi de militants anti-OGM contre le groupe américain Monsanto, qui stockait dans l'Aude des semences de maïs transgénique, a fini de convaincre de l’urgence de la situation. La ministre de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet a donc annoncé l'interdiction de leur mise en culture.

En vigueur "avant fin février"

A cette fin, le gouvernement prendra une clause de sauvegarde "avant fin février, mais pas trop tôt avant", a précisé la ministre. Raison avancée par la ministre : faire en sorte que "la Commission européenne n'ait pas le temps de la remettre en cause", comme cela s'était produit pour la précédente clause.

"On sait bien qu'on n'est pas d'accord avec la Commission européenne sur le sujet (…), alors prendre la clause en février nous permet de la rendre active sans attendre la réponse de la Commission , a justifié la ministre. Or, "au titre de l'urgence, parce qu'on est juste avant la période des semailles", la Commission ne pourra pas remettre en cause la clause française, selon NKM.

Bové félicite NKM

L’annonce de cette interdiction intervient après que, lundi matin, une centaine de membres de la Confédération paysanne et des Faucheurs volontaires ont pénétré dans un centre de stockage de Monsanto, à Trèbes, dans l'Aude. Sur place, ces derniers ont découvert dans un hangar des sacs de maïs MON 810, qu'ils ont répandu au sol, avant d'exiger un "arrêté d'interdiction de cession, de circulation, et de mise en culture" de la semence OGM.

Les militants se sont félicités que l'action ait pu mettre en évidence que du maïs OGM du groupe d'agrochimie était prêt à être distribué en France. Après avoir pris connaissance de la déclaration de la ministre, les protestataires ont quitté l'enceinte de Monsanto. L'écologiste José Bové – qui avait lui-même envahi le site de Trèbes en 2006 - a, de son côté, salué l'annonce de Nathalie Kosciusko-Morizet.

L’annonce de la ministre arrive à point nommé pour les agriculteurs. En effet, la France avait annoncé son intention de décréter un moratoire sur la question du maïs OGM, mais les associations paysannes craignaient que la mesure n'arrive pas à temps et que des agriculteurs sèment du maïs transgénique.