Musulin n’est pas un "Robin des Bois"

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avec Jean-Luc Boujon , modifié à
Le convoyeur de fonds, jugé mardi à Lyon, a contre-attaqué, accusant son ancien employeur.

"On me dit que je suis Robin des Bois mais non, je suis normal", a lancé Toni Musulin, mardi, devant le tribunal correctionnel de Lyon. Cheveux tirés en arrière et courte barbe poivre et sel, l’ex-convoyeur de fonds s’est montré très à l’aise à la barre. Sa défense : la contre-attaque.

Toni Musulin, jugé pour avoir dérobé plus de 11,6 millions d'euros au volant d’un fourgon le 5 novembre dernier, s’en est pris à son ancien employeur, la société suédoise de transports de fonds Loomis. A force de vexations, "au bout d'un moment, on se révolte. J'ai dérapé, par la force des choses", a-t-il expliqué. L’un de ses avocats a mis en avant "dix ans de frustration" de la part d’un convoyeur de fonds qui aurait voulu dénoncer ses conditions de travail, notamment quant à la sécurité.

"Moi je n'ai pas pris l'argent"

Sur la totalité du butin, 2,5 millions d'euros manquent toujours à l'appel, le reste ayant été retrouvé au fond d'un box. Mais Toni Musulin a martelé : "Moi je n'ai pas pris l'argent, c'est pas moi qui ai l'argent". Il a expliqué qu'il n'avait pas pu charger la totalité du butin dans le véhicule utilitaire loué en prévision du vol, laissant entendre que d'autres personnes avaient emporté les billets manquants.

"Je jetais les sacs et ils ne tombaient pas droit, forcément. Ils glissaient, comme c'étaient des sacs en plastique. C'était la galère, j'étais embêté, quoi", a-t-il raconté, suscitant les rires étouffés de la salle. Le président du tribunal s'est alors étonné que les paquets manquants "contiennent justement des billets de 500, 200 et 100 euros, les plus grosses coupures", soit la plus forte somme possible pour un petit volume. "Ça ne vous fait pas mal au coeur ?", a ironisé le magistrat.

En Italie pour manger des pâtes

Interrogé sur sa cavale, Toni Musulin, toujours volubile, a expliqué qu’il s’était rendu en Italie pour "manger des pâtes" et qu’il s’était rendu à Monaco parce qu’il "n'avait plus trop d'argent" et que c’était "sur sa route".

Au passage, Toni Musulin a également réfuté l'image héroïque que lui a été accolée. "Les journalistes, ils se masturbent l'esprit en racontant n'importe quoi", a-t-il grommelé.

Le procès doit s'achever tard mardi soir ou mercredi.