"Murs des cons" : Taubira saisit le CSM

Archives. Christiane Taubira au Conseil supérieur de la magistrature.
Archives. Christiane Taubira au Conseil supérieur de la magistrature. © MAX PPP
  • Copié
Fabienne Cosnay avec AFP , modifié à
Le Conseil supérieur de la magistrature devra apprécier s'il y a eu "manquement à la déontologie".

L'INFO. Christiane Taubira a annoncé jeudi au Sénat avoir saisi le Conseil supérieur de la magistrature dans l'affaire du "mur des cons". Le CSM, instance de nomination et de sanction des magistrats, devra apprécier s'il y a eu "manquement à la déontologie" de la part du Syndicat de la magistrature, qui a exposé dans son local des dizaines de photos de personnalités regroupées sous le titre "mur des cons". 

24.04 mur des cons 930x620

© Capture écran YouTube

"Acte inamissible", pour Taubira. Pour la garde des Sceaux, le syndicat "a pris des risques (...), à en juger les menaces de récusation (de magistrats)" dans des procédures en cours. "Je trouve cet acte inadmissible, je peux ajouter qu'il est insupportable, qu'il est stupide et malsain", a-t-elle déclaré lors de la séance des questions au gouvernement au Sénat.

La lettre de Jacob à Hollande. Le chef de file des députés UMP Christian Jacob avait écrit mercredi une lettre à François Hollande. Dans ce courrier, il enjoignait le président à ne pas laisser cette affaire sans suites. "Cette pratique n'est pas tolérable (....) elle est un manquement grave au principe d'impartialité de la justice" (…) "Dans ces conditions, je vous remercie de m'indiquer quelles décisions vous prendrez vous-même (...) ou quelles instructions vous donnerez à votre garde des Sceaux (Christiane Taubira, ndlr) afin que le Conseil supérieur de la Magistrature soit saisi dans les plus brefs délais de cette affaire".

Un lieu "privé", se défend le syndicat. Le syndicat de la magistrature a, de son côté, déploré mercredi "l'agitation politique" provoquée par ces photos. "Ce mur a été fait à une ancienne époque, sous l'ère Sarkozy, où les magistrats étaient attaqués de toutes parts", a tenté de relativiser sa présidente Françoise Martres. "Ce sont des images prises à notre insu dans un lieu privé, notre local syndical, qui n'est pas accessible au public".