Moussaoui ne veut plus mentionner la religion

  • Copié
avec AFP

Le président du Conseil national du Culte musulman (CFCM), Mohammed Moussaoui, a souhaité vendredi qu'en cas d'agression, il ne soit pas fait mention de l'appartenance religieuse de l'agresseur ou de l'agressé, ceci afin d'éviter "les généralisations". Mohammed Moussaoui s'exprimait devant la presse dans la cour de l'Elysée, à l'issue d'un entretien avec le président François Hollande.

Au CFCM, "nous souhaitons que, lorsqu'il y a une agression, l'origine ou  l'appartenance religieuse de l'agressé ou de l'agresseur ne soient pas mises systématiquement en avant sans prendre les précautions qui s'imposent", a-t-il affirmé. Selon lui, "une agression contre un musulman n'est pas forcément un acte anti-musulman. Dans notre pays, les agressions émanant d'imbéciles existent, la probabilité pour que l'agressé soit musulman n'est pas nulle, comme la probabilité pour que l'agresseur soit musulman n'est pas nulle. Et je pourrais dire autant pour les juifs, pour les catholiques, les protestants".

"Il faut être très attentif à ce que les agressions ne soient pas forcément caractérisées sans qu'il y ait des éléments probants qui permettraient de qualifier l'acte d'anti-musulman ou d'antisémite", a-t-il insisté. Mohammed Moussaoui a dit "comprendre l'angoisse et l'inquiétude des Juifs de France suite à ce qui s'est passé à Toulouse (ndlr trois enfants juifs et un rabbin assassinés par Mohamed Merah, en mars) mais je dis à nos coreligionnaires juifs qu'il n'est pas dans notre intérêt à ce que tout acte, je dirais d'incivilité ou acte d'agression, soit systématiquement qualifié d'antisémitisme".

Le président du CFCM a également affirmé au chef de l'Etat que les musulmans de France souhaitaient "être considérés comme citoyens à part entière", que l'organisation de leur culte était leur "affaire" et a demandé que "les moyens qui permettraient son indépendance soient mis en oeuvre, notamment les financements".