Mort, il est fiché à la Banque de France

  • Copié
, modifié à

"Je vis un calvaire, un truc de fous. Je n’ose plus aller ouvrir la boîte à lettres : tous les jours, je reçois des lettres de relance, des mises en demeure. Maintenant, c’est moi qui suis en train de péter un plomb. C’est les nerfs qui lâchent…". Ce témoignage, recueilli par le journal Midi libre, est celui de Michèle Juppont, quinquagénaire de Narbonne, qui a perdu son compagnon le 19 mai. 

Celui ci s'est tragiquement noyé au large de la petite ville de la Palme, dans l'Aude, emporté par une vague. Mais, malgré que le fait que le couple ait souscrit une assurance décès, les organismes de crédits continuent à réclamer à Michèle ses dettes. L’un des organismes financiers a même fait procéder, il y a trois semaines, à l’inscription du défunt au fichier des mauvais payeurs, géré par la Banque de France.

Car, pour que les assurances soient valables, Michèle doit apporter la preuve que son compagnon est mort par accident. Et malgré de nombreuses démarches, elle n’a toujours pas pu obtenir une copie de certificat médical. Pas plus qu’elle n’est parvenue, au moyen des seules pièces en sa possession, à convaincre les organismes de crédit que la mort est bien accidentelle.

Me Nicolas Sainte-Cluque, l’avocat qui assiste Michèle Juppont dans ses difficiles démarches, cité par le journal local, en parle d’expérience : "Ce type d’assurance décès exclut un maximum de risques, pour réduire l’aléa. En pareilles circonstances, il s’agit d’établir qu’il ne s’agit pas d’un suicide, qui n’est pas une cause accidentelle. On peut sans doute mourir de noyade par suicide mais, ça, j’avoue que je ne l’ai jamais vu…"