"Monsieur Hollande, je voudrais que ma sœur parte paisiblement"

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L'APPEL - Dans une lettre adressée à François Hollande, une Arrageoise implore le chef de l'Etat d'autoriser l'euthanasie pour sa petite sœur de 21 ans.

"Aujourd'hui, on ne peut plus soigner ma sœur, c'est fini. Mais on attend et on la regarde gémir, pleurer, hurler, s'étouffer". Dans une lettre bouleversante, Carole Verdin, une Arrageoise, demande à François Hollande d'autoriser l'euthanasie pour sa petite sœur de 21 ans, Elza atteinte d'une neurofibromatose et de plusieurs tumeurs.

"Un supplice". Dans sa lettre écrite à la main "en tremblant et en pleurant", Carole raconte la vie d'Elza : "la vie magnifique",  d'abord, malgré la maladie génétique grave dont elle souffre depuis toujours mais surtout le calvaire que "cette fille formidable" endure depuis quelques mois : désormais atteinte de plusieurs tumeurs, la jeune femme de 21 ans a fait un AVC en novembre dernier. Muette, aveugle, tétraplégique et sous respiration artificielle, Elza "agonise" selon sa sœur : "je ne veux vraiment pas la voir partir, mais là c'est monstrueux ce qu'elle vit. C'est un supplice de la voir souffrir", écrit-elle.

"Tout est discutable". Carole voudrait que sa sœur parte "paisiblement" comme elle dit. "Mais cela est impossible car en France, nous sommes contre le fait d'aider les gens à partir même s'ils souffrent et qu'il n'y a aucun espoir", regrette-t-elle. La jeune femme s'en remet donc au président de la République pour qu'il autorise l'euthanasie de sa sœur. "J'espère avoir un retour et une évolution car selon les situations tout est discutable", précise Carole.

Pas encore de réponse de l'Elysée.Selon Le Figaro, l’Elysée n’a pas encore reçu la lettre de Carole. Quelle est la position du chef de l'Etat sur le sujet ? François Hollande a indiqué début janvier vouloir faire "siennes" les propositions sur ce sujet des députés Jean Leonetti et Alain Claeys qui défendent l'idée "dans une situation incurable et des souffrances insupportables" de "faire entrer le patient en sédation profonde". Pas question, en revanche, d'euthanasie ou de suicide assisté.

Que dit actuellement la loi ? La loi Leonetti, qui régit depuis 2005 la fin de vie en France, interdit l'acharnement thérapeutique et autorise l'arrêt des traitements lorsqu'ils sont jugés "disproportionnés". Elle permet également l'administration dans certains cas précis d'antidouleurs pouvant aller jusqu'à "abréger la vie", mais elle reste globalement mal comprise et mal appliquée par les médecins.