Mieux que la morphine

Des chercheurs français ont mis en place une molécule pour soulager la douleur. A terme, elle pourrait remplacer la morphine.
Des chercheurs français ont mis en place une molécule pour soulager la douleur. A terme, elle pourrait remplacer la morphine. © MAX PPP
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MS avec Mélanie Gomez , modifié à
Des chercheurs français ont mis au point un nouvel antidouleur, sans aucun effet secondaire.

Elle pourrait soulager les diabétiques, les patients atteints de zona, les malades du sida ou encore du cancer. Des chercheurs français viennent de développer une toute nouvelle molécule, qui répond au nom PL37. Il s’agit d’un nouveau type d’antidouleurs qui, à terme, pourrait remplacer la morphine.

La molécule s’appuie sur une morphine naturelle

La PL37 agit sur des "morphines internes" secrétées naturellement par le corps. Appelées enképhalines, elles "donnent la même réponse analgésique" que la morphine, ce dérivé de l'opium bon marché qui est abondamment utilisé dans les hôpitaux pour soulager la douleur, assure le Pr Roques, co-fondateur de la start-up Pharmaleads qui a conduit ces recherches.

Problème : les enképhalines ont le désavantage d'avoir "un temps de vie extrêmement court car elles sont dégradées très rapidement par deux enzymes", comme l'explique le Pr Roques qui travaille sur ces morphines naturelles depuis plus de 30 ans. Concrètement, la nouvelle molécule PL37 permettra de stimuler la morphine naturelle et en définitive de produire plus d’enképhalines.

Sans effet indésirable

Grâce à la PL37, l’effet des enképhalines durera dans le temps, ce qui permettra de soulager les douleurs déclenchées par des maladies métaboliques comme le diabète ou virales comme le zona, ou bien par la compression d'un nerf (par une tumeur ou une lésion) ou encore par un traitement contre le cancer ou contre le sida. Le tout sans aucun effet indésirable. Ce qui est un véritable avantage car la morphine a de nombreux effets secondaires comme la dépression ou un effet de dépendance.

Deux essais ont été réalisés par Pharmaleads. Et l’un des tests "a permis d'obtenir une première preuve d'efficacité du produit", soulignent les chercheurs. Pharmaleads engagera à la mi-2012 une "phase II" d'essais pour démontrer l'efficacité de la molécule auprès de patients.

La molécule ne sera toutefois pas commercialisée avant 2017. Reste que Pharmaleads, un petit groupe français composé de six salariés, compte procéder à la mise sur le marché de la PL37 avec l'appui d'un grand groupe pharmaceutique.