Michel Neyret garde sa ligne de défense

Michel Neyret passera les fêtes de fin d'année à la prison de la Santé, à Paris
Michel Neyret passera les fêtes de fin d'année à la prison de la Santé, à Paris © MAXPPP
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avec Alain Acco et AFP , modifié à
L'audition de l'ex-numéro deux de la PJ lyonnaise a été renvoyée. En attendant, il reste en prison.

C'était sa première audition depuis sa mise en examen. L'ex-numéro deux de la PJ lyonnaise Michel Neyret, écroué depuis le 3 octobre dernier, a été entendu mardi après-midi pour la première fois sur le fond par les juges Patrick Gachon et Hervé Robert.

Un premier entretien de courte durée : après trois heures et demie d'audition, les avocats de Michel Neyret ont demandé un renvoi pour prendre connaissance d'un certain nombre de pièces.

"Les choses se sont passées correctement avec les magistrats instructeurs qui étaient assez fermes. On ne nous a pas offert le thé, c’est évident", a souligné Me Yves Sauvayre sur Europe 1. "Lui était parfaitement satisfait d’avoir pu s’expliquer dans des conditions parfaitement normales", a ajouté l'avocat.

"Les choses se sont passées correctement":

"On a décidé de mettre fin à l'audition et de demander la copie complète du dossier avec les commissions rogatoires, les auditions et les écoutes téléphoniques pour que l'on puisse, dans le courant du mois de janvier, être entendus dans les conditions normales de transparence, dans le respect du contradictoire", a précisé Me Yves Sauvayre en ajoutant que son client "était satisfait d'avoir pu s'expliquer sur un certain nombre de points".

Le policier devrait cependant passer les fêtes en prison. Les avocats de Michel Neyret ont annoncé le report de sa demande de remise en liberté. "On aurait souhaité que l'audition soit faite et terminée pour pouvoir déposer cette demande de mise en liberté", a regretté son avocat.

Neyret a concédé "des imprudences"

Devant les deux juges, l'ex-numéro deux de la PJ lyonnaise a présenté la même ligne de défense que lors de sa garde à vue en octobre, devant les enquêteurs de la "police des polices", a déclaré Me Sauvayre avant de rentrer à Lyon. Il a concédé "qu'il y ait pu y avoir des imprudences" dans ses rapports avec des personnes soupçonnées d'appartenir au milieu.

"On a parlé des voyages et les explications données étaient satisfaisantes. Tout était parfaitement clair. Mais des monnayages, de l'argent comptant, des espèces sonnantes et trébuchantes pour des services, jamais ô grand jamais!", a lâché Me Sauvayre dont le client a également été interrogé sur ses rapports avec les autres protagonistes du dossier, Gilles Bénichou et Stéphane Alzraa. Soupçonnés d'avoir corrompu le policier, les deux hommes, mis en examen et écroués, ont aussi été entendus par les juges.

Michel Neyret est soupçonné d'avoir fourni des renseignements, notamment des fiches de police à des personnes soupçonnées d'appartenir au milieu lyonnais. Une commission rogatoire internationale a par ailleurs été envoyée à la justice suisse pour savoir s'il a pu y recevoir des fonds, ce qu'il réfute, tout comme il nie toute participation à un trafic de stupéfiants.