Barbe grise, petites lunettes rondes : les proches des victimes présumées de Michel Fourniret vont rencontrer pour la première fois en chair et en os le tueur en série présumé le 27 mars prochain à 10 heures. C'est à cette date que, selon une décision du parquet rendue publique mardi, débutera le procès de Michel Fourniret, mais aussi celui de son épouse Monique Olivier, devant la cour d'assises des Ardennes à Charleville-Mézières. Un procès prévu pour durer jusqu'au 26 mai soit deux mois d'audience nécessaires pour avoir le temps de détailler un dossier particulièrement lourd. Des psychologues seront d'ailleurs présents pour entourés les familles des victimes pendant ce procès.
Isabelle Laville en 1987, Fabienne Leroy en 1988, Jeanne-Marie Desramault en 1989, Elizabeth Brichet en 1989, Natacha Danais en 1990, Céline Saison en 2000 et Mananya Thumpong en 2001 : Michel Fourniret est en effet poursuivi pour sept assassinats ou meurtres de jeunes femmes ou adolescentes. L'homme, en détention provisoire depuis 2003 et âgé aujourd'hui de 65 ans, devra également répondre de sept viols ou tentatives de viols commis entre 1987 et 2003. Michel Fourniret a reconnu tous les faits qui lui sont reprochés. Pour justifier ces actes, il a expliqué qu'il agissait par fascination pour les vierges.
Monique Olivier, l'épouse de Michel Fourniret, sera également dans le box des accusés à partir du 27 mars prochain. Elle a été renvoyée pour un meurtre et sa complicité présumée a été retenue dans plusieurs autres affaires. C'est elle qui la première a révélé la course meurtrière de son mari à la police, en affirmant qu'il était responsable de neuf meurtres au total. Les deux époux ont commencé à correspondre alors que Michel Fourniret était en détention provisoire en 1984, avant de se marier en 1988 à sa sortie de prison. Monique Olivier a-t-elle couvert les crimes de son mari, l'a-t-elle aidé, voire poussé ? Son rôle exact est un des enjeux de ce procès.
Des enquêtes se poursuivent par ailleurs pour déterminer la responsabilité exacte de Michel Fourniret dans plusieurs autres dossiers. Le tueur en série présumé revendique lui-même l'assassinat de Farida Hamiche, compagne d'un codétenu, un ancien membre du "gang des postiches", mais son corps n'a jamais été retrouvé. Michel Fourniret reste également un suspect important dans la disparition de Marie-Angèle Domèce en 1988, d'Estelle Mouzin en 2003 et dans le meurtre de Joanna Parrish en 1990. Michel Fourniret a d'ailleurs demandé à s'exprimer dans ces dossiers et qu'ils soient joints à la procédure déjà prévue devant les assises des Ardennes. La justice a préféré instruire ces cas en parallèle.