Meurtre de Valentin : Moitoiret condamné à 30 ans de réclusion

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avec AFP , modifié à
La cour d'assises d'appel du Rhône a condamné son ancienne compagne à 4 ans de prison ferme vendredi.

Stéphane Moitoiret était-il fou ou conscient de son acte lorsqu'il a poignardé à 44 reprises Valentin, 10 ans, dans l'Ain, en 2008 ? La cour d'assises d'appel du Rhône a tranché vendredi, après deux semaines de débats intenses et plus de sept heures de délibération. Le prévenu a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle, assortie d'une peine de sûreté de 20 ans. Une condamnation conforme aux réquisitions du parquet.

De son côté, Noëlla Hégo, son ancienne compagne, accusée d'avoir été l'instigatrice, a été condamnée à 5 ans de prison, dont un an avec sursis. La mystique délirante a en effet été acquittée du chef de complicité. Elle a toutefois été reconnue coupable de tentative d'enlèvement d'enfant dans une autre affaire remontant à 2006. Jeudi soir, le parquet avait requis 16 à 18 ans de réclusions. Elle devrait être rapidement libérée.

Rappel des faits. En plein cœur de l'été 2008, ce meurtre barbare avait suscité une vive émotion. Le 29 juillet, Valentin, un garçon âgé de dix ans était sauvagement assassiné de 44 coups de couteau, alors qu'il faisait du vélo dans une rue de Lagnieu, dans l'Ain. Très vite, les soupçons se sont portés sur un couple de marginaux : Stéphane Moitoiret et Noëlla Hégo. Condamnés en 2011, elle à 18 ans de prison et lui à la réclusion à perpétuité, les deux suspects de ce meurtre sanglant étaient rejugés depuis le 12 novembre. Tout l'enjeu de ce procès est celui de savoir si Stéphane Moitoiret était lucide au moment où il a tué le petit garçon.

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"Ne pas confondre l'individu et le crime". Finalement, la cour d'appel a estimé qu'il n'y avait pas d'abolition du discernement de Stéphane Moitoiret au moment des faits. Un avis partagé par l'accusé lui-même qui, avant que la cour ne se retire pour délibérer, a critiqué ses avocats qui l'ont déclaré pénalement irresponsable. Tout au long du procès, la défense a en effet tenté vainement de plaider la folie de Stéphane Moitoiret.

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Comme une tentative de la dernière chance, dans la matinée, la défense a supplié la cour de "ne pas céder aux sirènes de la vengeance judiciaire" en condamnant ce "fou" pour ce crime "atroce" mais de le déclarer irresponsable. "Je vous conjure de ne pas confondre l'individu et le crime", a supplié Me Franck Berton, demandant à la cour de "répondre non" à la question de savoir si l'accusé était "conscient" quand il a porté 44 coups de couteau au garçonnet de 10 ans.

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"Quand quelqu'un doit mourir, on peut rien y faire". Sauf que, juste avant que la cour ne se retire pour délibérer, Stéphane Moitoiret a assumé ses actes. "Quand quelque chose doit arriver, on peut rien y faire, quand quelqu'un doit mourir, on peut rien y faire", a commenté Stéphane Moitoiret, dont le sang a été retrouvé mêlé à celui de Valentin, lors des analyses ADN. Ce dernier s'est toutefois dit "désolé pour cette histoire-là".

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Collard "pas mécontent". A l'annonce du verdict, l'un des avocats qui avait plaidé l'irresponsabilité de Stéphane Moitoiret, a reconnu sa défaite à demi-mot. "Ce soir contre toute attente, Monsieur Moitoiret est content, il n'est pas malade mental", a-t-il commenté. L'autre avocat du prévenu a pour sa part déclaré que son client sera libéré "dans douze ans". Gilbert Collard, qui défendait la famille de Valentin, s'est dit "pas mécontent du verdict", avant de quitter le palais, en compagnie de Véronique Crémault, la mère de Valentin.

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