Metzner vs. Kiejman

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Hélène Favier avec AFP , modifié à
Les deux ténors du barreau ont livré bataille mercredi devant le tribunal de Paris.

"Il va finir par me tuer ! (...) Je suis trop vieux pour supporter tout ça". L'invective est signée par Me Kiejman, 78 ans dont 57 ans de barreau, et s'adresse Olivier Metzner, autre ténor du palais de justice parisien. Mercredi, le ton est monté entre les deux avocats qui livraient bataille devant le tribunal de Paris, à l'occasion d'une audience en diffamation.

Me Metzner et sa cliente Françoise Bettencourt-Meyers avaient, en effet, assigné Me Kiejman pour des propos qu'il a tenus dans l'affaire Bettencourt.

"N'en rajoutez-pas"

Les propos litigieux remontent au 20 juin 2010. Dans un entretien au Journal du Dimanche, Me Kiejman avait dénoncé "un complot organisé de longue date", dont "le cerveau (...) s'appelle Olivier Metzner". Il reprochait à son confrère et à la fille Bettencourt d'avoir commandité les enregistrements pirates réalisés au domicile de Liliane Bettencourt par son majordome.

Lors de l'audience, Me Kiejman a tenu difficilement en place devant les magistrats de la 17e chambre. "Vous avez déjà dit dix inexactitudes, n'en rajoutez pas !", s'est-il énervé sur son banc.

L'affaire Bettencourt

Sur le fond, les deux avocats ont de nouveau ferraillé sur la question des enregistrements. "Je n'ai pas enregistré, je n'ai demandé à personne d'enregistrer, jamais", a martelé Me Metzner. "Il me critique, c'est son droit" mais "quand on m'accuse d'avoir orchestré des enregistrements clandestins par un majordome que je ne connais pas, je ne peux accepter qu'on puisse laisser penser que je serais capable de faire espionner, de trahir la vie privée".

"Ma parole sera discréditée"

"Ces enregistrements auraient été remis spontanément à Françoise Bettencourt-Meyers. Moi je dis qu'on nous prend pour des enfants de choeur", a ironisé, à son tour, Me Kiejman. Pendant un an, le majordome "va enregistrer clandestinement (...) et il n'aura à aucun moment l'idée d'en parler à Françoise Bettencourt-Meyers ? Ca ne tient absolument pas debout !"

"Me Metzner n'est pas étranger à ce piège qui a été tendu à ma cliente", a-t-il insisté tout en prévenant le tribunal de l'importance de la décision qu'il va rendre. "Même si on ne me condamne qu'à un euro, (...) ma parole sera discréditée". Décision le 20 octobre.